L'imam de la Paillade refuse d'être démis de sa fonction

Jérôme Diesnis
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Mohamed Khattabi (Archives).
Mohamed Khattabi (Archives). — Jérôme Diesnis / Maxele Presse


L'imam de la mosquée Ibn Rochd (ex-Avérroès), la plus importante de Montpellier avec celle du Petit-Bard, a été démis de ses fonctions le 23 novembre par le bureau directeur de l'Acmir, l'association en charge de sa gestion administrative. Longtemps muet, Mohamed Khattabi s'est adressé aux fidèles dans une vidéo où il dénonce « une décision non fondée » qu'il « résume en trois mots : injustice, tyrannie et dictature. »



Baisse du nombre de fidèles



En poste depuis 2004 à Montpellier, il a déjà été écarté à eux reprises de sa fonction d'imam. Il évoque « des règlements de compte politique », notamment après la visite de Jean-Pierre Moure lors de l'Aïd, qu'il avait présenté « comme le possible futur maire de Montpellier, comme je l'aurais fait de n'importe quel candidat (...). Certains politiques ont fait pression pour que je parte. » Il rejette également les accusations de détournement de fonds consignés  dans le procès-verbal pour justifier son départ.

Président de l'Acmir, Lhousine Tahri  estime « qu'il est complètement sorti de son rôle, il veut tout gérer. » Il lui reproche également d'avoir fait diminuer le nombre de fidèles lors de la prière du vendredi « avec des prêches qui durent deux fois plus longtemps qu'ailleurs. Les gens travaillent, ils ne peuvent pas s'absenter si longtemps. »

Depuis la fin novembre, deux religieux, dont l'un pourrait devenir le futur imam, se relaient pour assurer les prières. Le successeur de Mohamed Khattabi sera connu d'ici deux semaines. 

■ Mosquée ouverte

La mosquée Avérroès s'est régulièrement saluée pour son ouverture. A deux reprises notamment, des journées portes-ouvertes avaient été organisés pour les non-musulmans.