Guerre en Ukraine : Le groupe Wagner prêt à défendre Belgorod, encore bombardée
Conflit Retrouvez toutes les infos du samedi 3 juin
L’ESSENTIEL
- Au moins quatre civils ont été tués et 27 blessés vendredi dans des bombardements sur la région russe de Belgorod, frontalière de l’Ukraine. Cette région est visée depuis plusieurs jours par des frappes d’une intensité sans précédent en territoire russe depuis le début du conflit.
- Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a reconnu vendredi qu’une adhésion de son pays à l’Otan, que Kiev réclame avec insistance, serait « impossible » avant la fin de la guerre en cours avec la Russie.
- Selon Anthony Blinken, le chef de la diplomatie américaine, l’invasion de l’Ukraine a été un « échec stratégique » de la Russie. Il s’exprimait depuis Helsinki, capitale de la Finlande, qui vient de rejoindre l’Otan après des décennies de neutralité.
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Oleksii Reznikov, participant à la conférence sur la sécurité à Singapour lors de laquelle l’Indonésie a proposé un plan de paix, a catégoriquement rejeté la proposition indonésienne. « Cela ressemble à un plan russe, pas à un plan indonésien », a-t-il déclaré. « Nous n’avons pas besoin que ce médiateur vienne à nous (avec) cet étrange plan », a-t-il ajouté. Le ministre de la Défense indonésien avait proposé un cessez-le-feu « sur les positions actuelles », des zones démilitarisées qui seraient garanties par des observateurs et des forces de maintien de la paix de l’Onu.
De nouveaux bombardements ukrainiens sur la région russe de Belgorod, frontalière de l’Ukraine, ont fait samedi au moins deux morts et deux blessés, a affirmé le gouverneur de ce territoire touché ces derniers jours par des tirs nourris. Dans un communiqué sur Telegram, Viatcheslav Gladkov a indiqué qu’une « femme âgée » avait été tuée par des tirs sur la localité de Novaïa Tavoljanka, frontalière de l’Ukraine. Une autre femme a succombé à de « nombreuses blessures » d’éclats d’obus dans le village de Bezlioudovka, ajoute-t-il.
Le patron du groupe paramilitaire Wagner a assuré samedi qu’il était prêt à envoyer ses unités défendre la région russe de Belgorod, frontalière de l’Ukraine et frappée ces derniers jours par d’intenses bombardements et des attaques. « Si le ministère (russe) de la Défense n’arrête pas ce qui est en train de se passer dans la région de Belgorod (…) où des territoires russes sont dans les faits en train d’être capturés, alors évidemment on arrivera », a indiqué Evguéni Prigojine.
« On défendra notre (…) peuple russe et tous ceux qui vivent là-bas », a-t-il ajouté dans un message audio publié par son service de presse, en précisant que ses hommes n’attendraient pas « d’invitation » ou d’autorisation pour se déployer dans la région. « La seule chose qu’on demandera, ce sont des munitions, pour ne pas arriver, comme on dit chez nous, le cul nu dans le froid », a ajouté Evguéni Prigojine.
Le président du Kirghizstan a assuré samedi que cette ex-république soviétique d’Asie centrale, alliée de Moscou, était « prête à travailler main dans la main avec l’Union européenne », qui souhaite s’ancrer dans cette région où l’influence russe est contestée. « Le Kirghizstan est prêt à travailler main dans la main avec l’Union européenne pour résoudre des problèmes communs, promouvoir le dialogue et trouver des solutions durables », a affirmé Sadyr Japarov, qui accueillait le président du Conseil européen Charles Michel à Cholpon-Ata, sur les rives montagneuses du lac Issyk-Koul.
Cette rencontre bilatérale s’est tenue au lendemain du deuxième sommet « Union européenne - Asie centrale » auxquels ont participé Charles Michel et les dirigeants des cinq ex-républiques soviétiques de la région : le Kazakhstan, le Kirghizstan, l’Ouzbékistan, le Tadjikistan et le Turkménistan.
Les préparatifs pour une contre-offensive ukrainienne sont terminés, mais les pertes en vies humaines pourraient être lourdes à cause de la supériorité aérienne russe, a estimé le président ukrainien Volodydmyr Zelensky. Dans une interview publiée samedi par le Wall Street Journal, il a déclaré : « A mon avis, à partir d’aujourd’hui, nous sommes prêts (…) Nous croyons fermement que nous allons réussir », a-t-il ajouté, précisant qu’il ne savait pas « combien de temps cela prendra ».
Il a toutefois prévenu que l’offensive serait « dangereuse » sans une aide occidentale accrue pour contrer les attaques aériennes russes. « Tout le monde sait qu’une contre-offensive sans supériorité aérienne est très dangereuse », a ajouté le président ukrainien. Une seule arme, le système de missiles sol-air américain Patriot, peut protéger le ciel ukrainien, a-t-il ajouté, demandant que davantage d’armes de ce type soient livrées à son pays.
Selon le dernier rapport quotidien des forces armées ukrainiennes, près de 210.000 soldats russes sont morts depuis le début de la guerre.
Le ministre de la Défense indonésien Prabowo Subianto a proposé samedi un plan pour mettre fin à la guerre entre la Russie et l’Ukraine lors d’une conférence sur la défense et la sécurité à Singapour, une initiative immédiatement critiquée par plusieurs participants. « J’appelle la Russie et l’Ukraine à s’engager à cesser immédiatement toutes hostilités », a-t-il déclaré, soulignant que les économies et l’approvisionnement en nourriture des pays d’Asie étaient durement affectés par ce conflit.
Le ministre a proposé un cessez-le-feu « sur les positions actuelles », des zones démilitarisées qui seraient garanties par des observateurs et des forces de maintien de la paix de l’Onu. Il a aussi suggéré à terme un « référendum dans les zones disputées », organisé par les Nations unies, lors de son discours devant la Conférence Shangri-La Dialogue sur la défense et sécurité en Asie-Pacifique.
L’Indonésie, qui privilégie une diplomatie non alignée, a déjà tenté une médiation de paix entre les deux belligérants. Le président indonésien Joko Widodo a effectué un voyage à Kiev et Moscou et rencontré les dirigeants ukrainien et russe l’an dernier, alors que le pays présidait le groupe du G20. La proposition du ministre de la Défense a cependant été critiquée à la conférence, un participant lui reprochant de mettre l’agresseur et l’agressé sur le même plan.
Au moins quatre civils ont été tués et 27 blessés vendredi dans des bombardements sur la région russe de Belgorod. Hier, on relayait la mort de deux femmes dans la matinée, touchées par des éclats d’obus à Chebekino. Dans la soirée, deux autres civils ont été tués dans le village de Sobolevka dans un bombardement au lance-roquette multiple Grad qui a fait aussi six blessés, dont deux enfants, selon le gouverneur régional Viatcheslav Gladkov.
Bienvenue sur ce nouveau live dédié à la guerre en Ukraine. Au 462e jour du conflit, la contre-offensive ukrainienne se fait toujours attendre, mais la Russie en fait déjà les frais. Depuis plusieurs jours, la région russe de Belgorod est régulièrement bombardée, et quatre civils sont morts hier. Toute la journée, on vous donnera les nouvelles du front et des discussions entre les deux camps.