Adhésion à l’UE, déstabilisation russe… C’est quoi ce bazar en Moldavie, à l’heure de recevoir l’Europe ?
grand raout L’ex-république soviétique reçoit ce jeudi une cinquantaine de dirigeants lors du deuxième sommet de la Communauté politique européenne. L’occasion de revenir sur la riche actualité de ce petit pays frontalier de l’Ukraine
- La Moldavie, petit pays de 2,6 millions d’habitants, accueille ce jeudi une cinquantaine de dirigeants européens à l’occasion du sommet de la Communauté politique européenne.
- L’occasion pour la présidente moldave Maia Sandu de réaffirmer son attachement à l’Union européenne. Son pays est un candidat officiel à l’adhésion depuis un an.
- Frontalière de l’Ukraine, la Moldavie accuse la Russie de vouloir déstabiliser le pays. Chisinau doit aussi composer avec une région séparatiste russophone, aidée logistiquement par Moscou.
Bon nombre d’Européens ne sauraient pas la placer sur la carte, mais Chisinau a enfilé le large costume de centre du Vieux Continent. Bulboaca, un domaine viticole situé à 35 kilomètres de la capitale moldave, accueille ce jeudi Emmanuel Macron et une cinquantaine de dirigeants lors du deuxième sommet de la Communauté politique européenne.
Frontalière de l’Ukraine, l’ex-république soviétique vit dans la crainte des attaques russes et fait face à un « conflit gelé » avec les séparatistes de Transnistrie. Dans ce contexte, le grand raout diplomatique tombe à point pour Maia Sandu, la présidente moldave proeuropéenne, qui veut resserrer les liens avec l’organisation en vue d’une adhésion.
C’est quoi cette histoire de déstabilisation russe ?
Maia Sandu ne s’en cache pas. La présidente moldave a accusé Moscou en février dernier de préparer de « violentes attaques » en Moldavie. Face aux menaces, confirmées par le voisin ukrainien qui affirme avoir mis la main sur des documents faisant état d’un plan russe, la femme politique a dévoilé un projet législatif pour renforcer « la sécurité nationale ».
La situation a même « préoccupé » Washington, alors que Moscou a démenti tout « plan de déstabilisation » à l’égard de la Moldavie. La petite république de moins de 3 millions d’habitants doit aussi faire face à la présence de soldats russes et à un important stock de munitions dans la région séparatiste prorusse de Transnistrie. Mardi, l’UE a d’ailleurs adopté des sanctions à l’encontre de sept personnes accusées d’être liées « aux efforts de la Russie » pour déstabiliser le pays.
Où en est le processus d’adhésion à l’UE ?
Présente mercredi dans la capitale moldave, Ursula Von der Leyen a salué les « progrès énormes » réalisés par le pays, qui a engagé des réformes en vue d’une adhésion à l’UE. « C’est impressionnant de voir qu’en dépit de toute la pression, la Moldavie avance rapidement et de manière qualitative », a loué la présidente de la Commission européenne.
En juin 2022, la Moldavie, au même titre que l’Ukraine, a obtenu le statut de candidat officiel à l’entrée dans l’UE. La Commission européenne doit désormais plancher sur des recommandations écrites, avant une prise de décision des Etats membres attendue en décembre. Si les signaux sont positifs, alors Chisinau pourra débuter les négociations sur les conditions d’adhésion. Un défi immense pour la Moldavie, l’un des pays les pauvres d’Europe, qui possède un PIB par habitant huit fois moins élevé qu’en France.
Des séparatistes prorusses en guerre contre le pouvoir
Un caillou d’à peine 200 kilomètres de long dans la chaussure de Chisinau. La Moldavie doit composer avec la menace d’une région russophone qui a des envies d’indépendance, la Transnistrie. Cette région, qui a fait sécession en 1992 et possède son propre gouvernement, n’a jamais été reconnue par la communauté internationale.
Mais elle peut compter sur l’aide de la Russie, qui y dispose des militaires. Malgré le « conflit gelé » depuis quelques années, Chisinau appelle régulièrement à démilitariser la zone.