Guerre en Ukraine. Poutine salue « la volonté de la Chine de jouer un rôle constructif » dans le conflit
LIVE Revivez avec nous les informations sur le conflit en ce dimanche 19 mars 2023
L’ESSENTIEL
- Vladimir Poutine s’est rendu à Marioupol, ville ukrainienne dévastée par les bombardements, sa première visite en zone conquise depuis le début de l’offensive russe en Ukraine, rapporte ce dimanche le Kremlin. Il s’était auparavant rendu en Crimée samedi pour le 9e anniversaire de l’annexion de cette péninsule ukrainienne par la Russie.
- Le président russe est visé depuis vendredi par un mandat d’arrêt émis à son encontre par la Cour pénale internationale (CPI), qui l’accuse de crime de guerre de « déportation illégale » d’enfants ukrainiens. Le Kremlin juge « nul et non avenu » cette décision de la CPI, dont Moscou ne reconnaît pas la compétence.
- Le dirigeant chinois Xi Jinping va effectuer une visite en Russie du 20 au 22 mars, censée ouvrir une « nouvelle ère » dans les relations entre les deux pays. Pékin presse depuis plusieurs jours l’Ukraine à accepter un cessez-le-feu pour reprendre les pourparlers avec Moscou.
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Vladimir Poutine a salué dimanche « la volonté de la Chine de jouer un rôle constructif dans le règlement » du conflit en Ukraine, Pékin cherchant à s'imposer comme médiateur entre Moscou et Kiev. Le président russe s'est adressé ainsi dans un article écrit pour un journal chinois et publié par le Kremlin, à la veille d'une visite en Russie du dirigeant chinois Xi Jinping.
La météo et la boue avaient déjà posé des problèmes à l’armée russe au début du conflit, il y a un an.
Dans la région de Zaporojie, dans le sud de l’Ukraine, des bombardements russes ont tué ce dimanche trois personnes et blessé deux autres, selon un bilan des autorités locales.
Face aux sanctions occidentales qui la frappent, la Russie est de plus en plus dépendante de la Chine pour écouler ses hydrocarbures et s’approvisionner en produits divers. Conséquence : en un an, le nombre de postes nécessitant la maîtrise du chinois a presque triplé en Russie dans les secteurs énergétique et industriel, indique Natalia Danina, experte en ressources humaines à HeadHunter, principale plateforme d’offres d’emploi. Sur la même période, le nombre d’emplois pour les sinophones a doublé dans les ventes-achats et la logistique de transports, selon l’experte, qui l’explique par « un passage accéléré de Moscou vers les moyens de production chinois ».
Pour Kirill Bourobine, parfait sinophone de 20 ans qui étudie par ailleurs les civilisations orientales dans une prestigieuse université moscovite, ce phénomène sera durable. « Les Russes se mettent au chinois parce que Pékin devient notre principal partenaire pour les décennies à venir », explique-t-il, content d’ouvrir « un tout autre monde » à ses élèves qui s’attaquent à cette langue. « Et ce n’est que le début ! », lance-t-il.
En août, le site de petites annonces Avito avait rapporté une augmentation de 138 % des requêtes à Moscou pour des cours de chinois en un an. Et de 350 % à Vladivostok, en Extrême-Orient. Le chinois commence même à rattraper l’anglais, assure Alina Khamlova, 26 ans, qui enseigne les deux langues et dit n’avoir cette année que trois élèves d’anglais contre 12 nouveaux sinophones en herbe.
Le mandat d'arrêt international délivré contre Vladimir Poutine peut-il bouleverser l'agenda diplomatique du maître du Kremlin ? Alors que le président russe est censé se rendre au mois d'août en Afrique du Sud pour un sommet avec le Brésil, l'Inde et la Chine, le porte-parole du président sud-africain, Vincent Magwenya, a indiqué que le gouvernement était « conscient de notre obligation légale ». L'Afrique du Sud avait été critiquée ces dernières semaines pour avoir maintenu des exercices militaires conjoints avec la Russie.
« Les criminels reviennent toujours sur les lieux de leurs crimes… Le meurtrier de milliers de familles de Marioupol est venu admirer les ruines de la ville et ses tombes. Cynisme et absence de remords », a écrit sur Twitter Mykhaïlo Podoliak, conseiller présidentiel ukrainien, après la visite de Vladimir Poutine à Marioupol.
«Comme s'il était un voleur, Poutine a visité la ville ukrainienne de Marioupol, en s'abritant derrière la nuit. Premièrement, c'est plus sûr. Et aussi, la nuit lui permet de mettre l'accent sur ce qu'il veut montrer, et maintient la ville que son armée a totalement détruite et ses quelques habitants qui ont survécu à l'abri des regards indiscrets», a critiqué le ministère ukrainien de la Défense sur Twitter.
Le président russe Vladimir Poutine a décidé au dernier moment de se rendre à Marioupol, ville ukrainienne dévastée par les bombardements, après avoir visité samedi la Crimée annexée, a affirmé dimanche le Kremlin en insistant sur le caractère « spontané » de son déplacement. « Tout cela était très spontané », a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, en évoquant ce premier voyage du dirigeant russe à Marioupol. « Ses déplacements en ville n’étaient pas prévus non plus », tout comme la visite d’un théâtre musical local, ni sa rencontre avec des habitants de la cité portuaire, a-t-il assuré.
Les autorités ukrainiennes de Marioupol, cité portuaire sous contrôle russe depuis mai 2022, ont dénoncé dimanche la visite du président russe Vladimir Poutine qu’elles ont qualifié de « criminel international ». « Le criminel international Poutine a visité la ville de Marioupol occupée » de nuit « probablement pour ne pas voir à la lumière du jour la ville tuée par sa "libération" », a écrit le Conseil municipal sur son compte Telegram, faisant référence au mandat d’arrêt international visant le président russe.
De nombreux spécialistes émettent des doutes sur l’authenticité de la visite de Vladimir Poutine à Marioupol. « Poutine a de nombreuses doublures et les habitants "reconnaissants" sont probablement du personnel de sécurité en civil », souligne ainsi Stephen Hall, maître de conférences en politique russe à l’Université de Bath.
Selon les derniers chiffres des forces armées ukrainiennes, environ 710 militaires russes ont été tués dans les combats sur la journée d'hier.
Pendant une semaine, notre journaliste Diane Regny sera en Ukraine pour couvrir le conflit et multiplier les reportages. On vous propose de lui poser toutes vos questions dans l'appel à témoignages de cet article, afin qu'elle puisse y répondre en direct de Kiev dans la semaine.
Deux civils ont été tués et dix blessés par des frappes russes avec « des armes à sous-munitions » samedi après-midi à Kramatorsk, dans l’est de l’Ukraine, a annoncé Pavlo Kyrylenko, le gouverneur de la région de Donetsk. Les frappes ont touché un parc, un magasin d’articles funéraires ainsi qu’une dizaine d’immeubles résidentiels et deux voitures, a-t-il précisé sur Telegram. « Plus d’une centaine de pays interdisent l’utilisation d’armes à sous-munitions mais la Russie continue d’utiliser ces armes qui relâchent de nombreuses bombes plus petites et blessent aveuglément les civils », a dénoncé Pavlo Kyrylenko.
Quelques heures plus tôt, le maire de Donesk, Alexander Gontcharenko, avait fait état de deux personnes tuées et 8 blessées, dont 3 grièvement, « conséquences du bombardement de Kramatorsk avec des armes à sous-munitions ». « La Russie continue de faire régner la terreur », a fustigé l’édile sur sa page Facebook.
La délivrance vendredi par la Cour pénale internationale d’un mandat d’arrêt contre Vladimir Poutine pour crime de guerre en Ukraine est une décision « extrêmement importante », estime la ministre française des Affaires étrangères dans une interview au JDD. « Elle signifie que tout responsable de crime de guerre ou de crime contre l’humanité devra rendre des comptes, quel que soit son statut ou son rang », affirme Catherine Colonna.
Vladimir Poutine est allé à Marioupol en hélicoptère et a fait un tour de la ville, au volant d’une voiture, a indiqué dimanche le service de presse du Kremlin. Le président russe a parlé avec des habitants, visité des lieux d’intérêt et s’est fait présenter un rapport sur les travaux de reconstruction de cette ville dévastée.
Selon le Kremlin, avant d’aller à Marioupol, Poutine a tenu une réunion à Rostov, en Russie, avec des responsables de l’armée russe, notamment le chef de l’état-major Valeri Guerassimov.
Bonjour à toutes et à tous. Comme chaque jour, la rédaction de 20 Minutes est mobilisée pour vous donner les dernières informations sur le conflit. Ce week-end est notamment marqué par la visite de Vladimir Poutine en Crimée mais aussi à Marioupol. Il s’agit de son premier déplacement dans cette cité portuaire d’Ukraine assiégée pendant des mois par les forces russes avant de tomber en mai 2022. Cette visite surprise à Marioupol constitue surtout le premier voyage du maître du Kremlin dans le Donbass, en zone conquise, depuis le déclenchement de l’offensive russe le 24 février 2022.