Guerre en Ukraine : Le pays « indigné » par la réintégration en compétition d'escrime des athlètes russes
CONFLIT Retrouvez les informations sur le conflit de ce vendredi 10 mars
L’ESSENTIEL
- Des frappes russes massives de missiles et de drones en Ukraine, les plus importantes depuis des semaines, ont fait au moins six morts jeudi et privé de courant une partie de la population, ainsi que, temporairement, la centrale nucléaire de Zaporojie.
- Les autorités de la Transnistrie, région séparatiste prorusse de Moldavie, ont appelé l’ONU à enquêter sur un projet d’attentat contre plusieurs hauts responsables, qu’ils ont dit avoir déjoué plus tôt jeudi et qu’elle impute à Kiev, qui dément.
- La Russie a annoncé la tenue lundi d’une réunion à Genève avec l’ONU sur l’accord céréalier avec l’Ukraine, qui expire le 18 mars et dont les négociations visant à le prolonger ont été jugées jeudi « compliquées » par son chef de la diplomatie.
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La réponse de la fédération ukrainienne d’escrime ne s’est pas fait attendre. Elle s’est dite «profondément choquée» et «indignée» de la future réintégration des athlètes russes et biélorusses en compétition à partir d’avril prochain, après une décision en ce sens prise par la Fédération internationale (FIE).
«Nous convoquons immédiatement une réunion du Présidium pour décider de notre réponse à la décision de la FIE et de son éventuel appel», a déclaré la Fédération ukrainienne dans un communiqué.
Le monde de l’escrime a approuvé le retour en compétition des athlètes russes et biélorusses vendredi lors d’un congrès extraordinaire de la Fédération internationale d’escrime (FIE), à un an et demi des Jeux olympiques de Paris.
Les tireurs russes et biélorusses pourront donc prendre part aux épreuves du circuit mondial, qualificatives pour les JO-2024 (26 juillet-11 août), qui commencent début avril 2023 sans préjuger de leur participation à l’évènement.
L’escrime devient ainsi le premier sport à réintégrer sous bannière neutre les athlètes en provenance des deux pays, un an après leur exclusion en raison de la guerre en Ukraine. Ce retour à la compétition pose un premier jalon en vue de la participation aux Jeux des deux délégations, alors que l’hostilité à leur retour vient principalement d’Europe
L’ex-président géorgien emprisonné Mikhaïl Saakachvili a salué vendredi la « résistance » des manifestants à la « force brutale » des autorités et à l’influence russe, après l’abandon par le gouvernement d’un projet de loi comparé par ses détracteurs à une législation russe répressive.
« En tant que vieux révolutionnaire, je peux dire qu’ils ont brillamment résisté à la force brutale utilisée contre eux », a-t-il déclaré dans un message posté sur Facebook. « Aucune Russie avec son oligarque brutal n’est en mesure de les vaincre », a-t-il ajouté, faisant référence au milliardaire qui a créé le parti au pouvoir, Rêve géorgien, après avoir fait fortune en Russie.
La Fédération internationale d’escrime s’est prononcée vendredi en faveur d’un retour des athlètes russes et biélorusses en compétition, a appris l’AFP auprès d’une fédération nationale ayant participé au congrès extraordinaire de la FIE.
La décision de la FIE concerne les épreuves individuelles et par équipe mais sera effective à partir d’avril 2023 « sous réserve d’éventuelles recommandations/décisions futures du CIO ».
L’inflation a reflué en dessous de 11 % en février sur un an en Russie, près d’un an après avoir flambé dans la foulée des premières sanctions internationales, a indiqué vendredi l’agence de statistiques Rosstat.
La hausse des prix reste ainsi à un niveau élevé, à 10,99 %, mais en baisse toutefois de près d’un point par rapport à janvier (11,8 %), selon des chiffres publiés vendredi par Rosstat.
Les prix, déjà en hausse en Russie en raison de la reprise économique post-pandémie de Covid-19 et de la flambée des prix des matières premières, avaient connu un embrasement au deuxième trimestre 2022, dans les semaines suivant le début de l’intervention militaire russe en Ukraine il y a un an.
Rishi Sunak a déclaré que le Royaume-Uni formerait les marines ukrainiens. Selon le Premier ministre britannique, la guerre se terminera à la table des négociations, et la fourniture d'armes à l'Ukraine devrait renforcer sa position avant le début du dialogue.
Le président français Emmanuel Macron a dénoncé vendredi des « pressions très fortes » pesant sur la Géorgie et plaidé pour un « apaisement » après trois jours de manifestations massives dans le pays que Moscou a comparées à une « tentative » de coup d’Etat.
« La Géorgie est soumise à des pressions très fortes » et « est traversée par des mouvements préoccupants », a-t-il déclaré. Il a aussi souhaité que le pays retrouve « le chemin d’une plus grande sérénité » et qu'« on ait un apaisement par rapport aux tensions régionales ».
Le président français ne s’est pas prononcé directement sur les attaques de Moscou qui a présenté comme une « tentative » de coup d’Etat occidentale les manifestations massives en Géorgie qui ont contraint le gouvernement à abandonner un projet de loi comparé par ses détracteurs à une législation russe répressive.
« Je pense qu’il y a une tendance, qui n’est pas nouvelle, à considérer que tout mouvement de population est une manipulation venant de l’extérieur. Parce que la conviction profonde est qu’au fond, il n’y a pas d’opinion publique ni de peuples libres », a-t-il déclaré.
Un porte-parole de la Maison Blanche a accusé vendredi la Russie de chercher à déstabiliser la Moldavie, y compris via des manifestations, avec pour objectif d’y installer un gouvernement acquis à sa cause.
« Nous pensons que la Russie cherche à affaiblir le gouvernement de Moldavie, certainement avec l’objectif final de voir une administration plus favorable » à la tête du pays, a dit John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de l’exécutif américain.
Les séparatistes prorusses de l’est de l’Ukraine ont condamné à de lourdes peines de prison trois militaires ukrainiens qu’ils accusaient d’avoir commis des « violences envers des civils », a annoncé vendredi le Comité d’enquête russe. Capturés pendant l’offensive russe en Ukraine, Viktor Pokhozeï, Maxime Boutkevitch et Vladislav Chel ont été reconnus coupables de « violence envers la population civile » et de « recours à des méthodes interdites lors d’un conflit armé », a indiqué dans un communiqué cette instance chargée des principales investigations en Russie.
Maxime Boutkevitch et Vladislav Chel, également reconnus coupables de tentative d’assassinat sur plusieurs personnes, ont écopé respectivement de 13 et 18 ans et demi de réclusion. Viktor Pokhozeï a été condamné à 8 ans et demi de prison.
Ces peines ont été prononcées par les « cours suprêmes » des territoires séparatistes prorusses de Donetsk et de Lougansk, contrôlés par Moscou qui en a revendiqué l’an dernier l’annexion, non reconnue par la communauté internationale.
Une voiture a roulé sur une mine dans le village d’Ishchenka dans l’Oblast de Kherson, faisant deux morts et deux blessés, a rapporté l’administration militaire de l’Oblast de Kherson, selon les médias ukrainiens.
Le ministère des Affaires étrangères russe en Crimée menace la Géorgie après les manifestations anti-gouvernement de ces derniers jours : « Les manifestations contre le projet de loi sur les "agents étrangers", qui ont éclaté à Tbilisi, aboutissent à des demandes de démission du gouvernement. Nous recommandons au peuple géorgien de se souvenir d’une situation similaire à Ukraine en 2014 et de ce à quoi elle a finalement abouti ! Réfléchissez à deux fois ».
Le patron du groupe paramilitaire russe Wagner a annoncé vendredi l’ouverture de 58 centres de recrutement dans 42 villes de Russie, au moment où ses hommes sont en première ligne dans la bataille sanglante pour Bakhmout en Ukraine.
« Dans 42 villes de la Fédération de Russie, des centres de recrutement pour le compte de Wagner ont ouvert. De nouveaux combattants arrivent là-bas, [ils] nous accompagneront pour défendre leur pays et leurs familles », a déclaré l’homme d’affaires Evguéni Prigojine, cité sur Telegram par le service de presse de son entreprise Concord.
Outre Dmytro Kotsyubailo, une centaine d’Ukrainiens se sont réunis vendredi sur la place centrale de Kiev pour rendre le dernier hommage à un père et son fils tués lors de la bataille pour Bakhmout, point le plus chaud du front est de l’Ukraine, rapporte l’AFP.
Originaires de Kiev, Oleg Khomiouk, 52 ans, et son fils aîné Mykyta, 25 ans, sont partis combattre comme volontaires au début de l’invasion russe en février 2022. Tous deux sont morts le 2 mars dans la même tranchée, selon leur famille.
Lors d’un bombardement, le père a voulu couvrir son fils de son corps, mais un obus a explosé près de leurs têtes, tuant les deux hommes, a déclaré lors de la cérémonie un membre de leur famille, Iouri Samson, en tenue de camouflage, s’essuyant les yeux pendant son discours.
Si, si ça a un peu à voir avec la guerre en Ukraine, cette accusation illustrant bien les tensions actuelles dans la région… La Biélorussie, pro-russe, a accusé ce vendredi la Pologne de menacer la survie de leur population de bisons d'Europe en bâtissant une clôture entre les deux pays, au milieu de l’habitat de l’animal, des allégations rejetées par Varsovie.
Le bison d’Europe, exterminé à l’état sauvage par la déforestation, la chasse, puis la Première guerre mondiale, a été réintroduit dans les années 1950 dans la forêt primaire de Bialowieza, son nom polonais qui s’étend sur les territoires biélorusses et polonais. Les bisons sont environ 1.400 à y vivre aujourd’hui selon la Biélorussie.
Mais la construction courant 2020 par la Pologne d’une clôture frontalière, sur fond de vives tensions géopolitiques et migratoires, empêche ces bêtes de se déplacer et de se reproduire librement, augmentant, selon Minsk, le risque de consanguinité et menaçant la survie des animaux du fait de leur fonds génétique limité. « C’est une tentative de manipuler les faits, sans fondement dans la réalité », répond-on côté polonais.
« Un accord bon pour le climat et mauvais pour Poutine », s’est félicité l’eurodéputé socialiste Niels Fuglsang, rapporteur du texte. Ce vendredi, les Etats membres de l’UE et les eurodéputés ont trouvé un accord pour restreindre nettement la consommation d’énergie européenne d’ici 2030, notamment via des rénovations de bâtiments et des efforts du secteur public.
L’accord trouvé prévoit de réduire d’au moins 11,7 % la consommation d’énergie finale de l’UE en 2030, par rapport à la prévision d’un scénario de référence établi en 2020. Ce texte sur l'« efficacité énergétique » avait été proposé par la Commission européenne en juillet 2021 dans le cadre de son ambitieux plan climat visant à réduire de 55 % d’ici 2030, par rapport à 1990, les émissions de gaz à effet de serre de l’UE. La guerre en Ukraine et la nécessité de réduire notre dépendance aux énergies fossiles russes, le gaz en tête, ont donné une importance supplémentaire encore à ce texte.
L’Ukraine concentre « des intérêts impériaux » et « pas seulement de l’Empire russe », a déclaré le pape François dans une interview à la télévision publique suisse dont des extraits ont été publiés vendredi.
Il y a en Ukraine « des intérêts impériaux, pas seulement de l’empire russe, mais des empires des autres parties. C’est le propre d’un empire de mettre les nations au second plan », a déclaré le pape argentin dans une interview en italien à la télévision suisse RSI.
« En un peu plus de cent ans, il y a eu trois guerres mondiales : 1914-18, 1939-45, et celle-ci, qui est une guerre mondiale. Elle a commencé par bribes et maintenant personne ne peut dire que ce n’est pas une guerre mondiale », a-t-il ajouté selon la transcription partielle de l’entretien disponible sur le site de RSI. La version intégrale sera diffusée dimanche.
« Les grandes puissances sont toutes liées. Et le champ de bataille, c’est l’Ukraine. Tout le monde s’y bat », a ajouté le pape de 86 ans, dont le pontificat marquera lundi son 10e anniversaire.
Le chef de la diplomatie russe a qualifié vendredi les manifestations en Géorgie cette semaine de « tentative de changement de régime par la force », traçant un parallèle avec la révolution ukrainienne de 2014 que Moscou considère comme un coup d’Etat orchestré par l’Occident.
« Cela ressemble beaucoup à Maïdan à Kiev », a estimé à la télévision russe Sergueï Lavrov. Il a jugé que le projet de loi géorgien sur les « agents de l’étranger », modelé sur un texte russe et à l’origine d’une vague de manifestations, était un « prétexte pour lancer une tentative de changement de régime par la force ».
Sanna Marin a rencontré Volodymyr Zelensky. Ils ont honoré la mémoire du héros ukrainien Dmytro « Da Vinci » Kotsyubailo, qui est pleuré aujourd'hui à la cathédrale Saint-Michel de Kiev, rapportent les médias ukrainiens.
Le Bureau du Président a annoncé une contre-offensive des forces armées ukrainiennes dans deux mois, selon les médias ukrainiens.
Le gouverneur Oleh Syniehubov a déclaré que l'électricité avait été rétablie pour 90 % de la population de l'oblast de Kharkiv à la suite du tir massif de missiles russes jeudi, rapporte les médias ukrainiens.
Le Kremlin a dit voir vendredi « la main » des Etats-Unis derrière le « sentiment antirusse » à l’origine selon lui des manifestations qui secouent depuis plusieurs jours la Géorgie, pays du Caucase voisin de la Russie.
En référence à une déclaration jeudi depuis New York de la présidente géorgienne Salomé Zourabichvili soutenant les manifestants, le porte-parole du Kremlin a souligné qu’elle « s’adresse à son peuple non pas depuis la Géorgie, mais depuis l’Amérique ». Cela est le signe que « la main bien visible de quelqu’un cherche à provoquer un sentiment antirusse », a ajouté le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
Camilla, Illia et leur fille de sept mois Emilia ont été tués dans une attaque de missile russe le 2 mars.
Malgré le retrait du texte controversé accusé de s’inspirer du modèle russe, des milliers de manifestants se sont rassemblés contre le pouvoir à Tbilissi jeudi. Lisez notre article pour tout comprendre :
D’après un communiqué des services de renseignements britanniques, lors des frappes massives de jeudi, « un nombre inhabituellement élevé de missiles balistiques hypersoniques lancés par avion » a été observé.
Plus importante « vague de frappes à longue portée » depuis décembre, « l’intervalle entre les vagues de frappes s’allonge probablement car la Russie a désormais besoin de stocker une masse critique de missiles nouvellement produits directement par l’industrie avant de pouvoir mener une frappe suffisamment importante pour submerger de manière crédible les défenses aériennes ukrainiennes », ont analysé les services de renseignements britanniques.
Si jamais vous n’avez pas suivi les événements du jeudi 9 mars, voici notre recap' Ukraine quotidien. Qui a fait quoi ? Qui a dit quoi ? Et qui soutient qui et pourquoi ? La réponse ci-dessous.
Et si jamais vous vient l’envie de relire minutes par minutes l’avancée du conflit de jeudi, voici notre live :
Le président russe Vladimir Poutine a adressé vendredi ses « sincères félicitations » à son homologue chinois Xi Jinping, qui a obtenu un troisième mandat inédit, et a loué le « renforcement » de leur coopération sur fond de conflit en Ukraine.
« La Russie apprécie grandement votre contribution personnelle au renforcement des relations (…) entre nos pays. Je suis sûr qu’en agissant ensemble, nous assurerons le développement d’une coopération russo-chinoise fructueuse dans plusieurs domaines », a déclaré M. Poutine dans un message publié par le Kremlin.
A Vilnius, le chef des renseignements militaires lituaniens a estimé que Moscou disposait de suffisamment de ressources pour poursuivre son offensive en Ukraine au rythme actuel pendant deux ans.
D’après un sondage réalisé par le Kyiv International Institute of Sociology (KIIS), relayé par le média The New Voice of Ukraine, 52 % des Ukrainiens pensent qu’il n’est pas nécessaire d’enseigner le russe. D’après la même source, ils n’étaient que 8 % en 2019, à penser cela.
Emmanuel Macron reçoit vendredi à Paris Rishi Sunak pour un sommet visant à écrire le « renouveau » de l’alliance « essentielle » entre la France et le Royaume-Uni après des années de brouilles.
Quinze jours avant une visite Etat en France du roi Charles III pour son premier déplacement à l’étranger, le président français accueille le Premier ministre britannique pour renforcer la lutte contre l’immigration clandestine, sujet sensible outre-Manche, et la coopération sur la défense et l’aide militaire à l’Ukraine.
Selon Londres, les deux dirigeants devraient annoncer une « coordination accrue de la fourniture d’armes à l’Ukraine et de la formation » de militaires ukrainiens, pour que « des milliers supplémentaires » d’entre eux soient prêts au combat.
« J’ai déjà donné l’ordre au ministre des Affaires étrangères de préparer des déclarations à tous les membres du Conseil de sécurité de l’ONU. (…) Nous (les) appellerons pour examiner cette situation et assurer notre sécurité », a déclaré en russe le chef des séparatistes, Vadim Krasnosselskiï, dans une allocution télévisée.
Jeudi, dans la soirée, les autorités de la Transnistrie, région séparatiste prorusse de Moldavie, ont appelé l’ONU à enquêter sur un projet d’attentat contre plusieurs hauts responsables, qu’ils ont dit avoir déjoué plus tôt jeudi et qu’elle impute à Kiev, qui dément.
Dans un contexte de guerre en Ukraine et de tensions persistantes avec la Chine, la Défense reste l’une des priorités du budget américain, avec une hausse de 3,2 % des dépenses prévues pour 2024, pour un total de 842 milliards de dollars.
Un effort particulier est maintenu en faveur du soutien à l’Ukraine, et plus largement aux partenaires européens via l’OTAN, avec la volonté de « renforcer les capacités des Etats-Unis, de ses alliés et partenaires face à l’agression russe ».
Bonjour à toutes et à tous. Bienvenue sur ce live. Suivez avec nous les informations en direct sur la guerre en Ukraine en ce vendredi 10 mars. La veille, des frappes russes massives, les plus importantes depuis des semaines, ont fait au moins six morts et privé de courant une partie de la population, ainsi que, temporairement, la centrale nucléaire de Zaporojie. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dénoncé jeudi les «misérables tactiques» russes après cette frappe.