Guerre en Ukraine : Emmanuel Macron se dit « prêt à un conflit prolongé »

Discours Le président français a reconnu que « l’heure n’est pas au dialogue » avec la Russie

20 Minutes avec AFP
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Emmanuel Macron prenait la parole depuis la Conférence sur le sécurité à Munich.
Emmanuel Macron prenait la parole depuis la Conférence sur le sécurité à Munich. — Sven Hoppe/AP/SIPA

« Nous devons intensifier notre soutien » à l’Ukraine. C’est un Emmanuel Macron volontaire et déterminé qui s’est exprimé à la Conférence sur la sécurité à Munich, devant les alliés occidentaux. Longtemps favorable au maintien des canaux de discussions avec le Kremlin, quitte à s’attirer les critiques de Volodymyr Zelensky, le président français a reconnu que « l’heure n’est pas au dialogue parce que nous avons une Russie qui a choisi la guerre, qui a choisi d’intensifier la guerre et qui a choisi d’aller jusqu’aux crimes de guerre et à l’attaque des infrastructures civiles ».

« La Russie ne peut ni ne doit gagner cette guerre et l’agression russe doit échouer, parce qu’on ne peut pas accepter la banalisation du recours illégal à la force, parce que sinon c’est toute la sécurité européenne et plus généralement la stabilité mondiale qui serait mise en cause », a-t-il martelé. « Nous devons absolument intensifier notre soutien et notre effort pour aider à la résistance du peuple et de l’armée ukrainienne et leur permettre de mener la contre-offensive qui seule permettra des négociations crédibles aux conditions choisies par l’Ukraine, ses autorités et son peuple », estime-t-il.

Un appel à « réinvestir massivement dans notre défense » au niveau européen

Emmanuel Macron s’est dit « prêt à un conflit prolongé » même s’il « ne le souhaite pas ». « Mais surtout si nous ne le souhaitons pas, nous devons collectivement être crédibles dans notre capacité à durer dans cet effort », a-t-il insisté. « C’est le seul moyen de le faire revenir à la table des discussions de manière acceptable », a-t-il dit du président russe. Selon lui, parler de négociations « ce n’est pas un esprit de compromission, c’est un esprit de responsabilité ». « Cette paix sera d’autant plus possible et crédible si nous sommes forts aujourd’hui si nous savons l’être dans la durée », a-t-il dit.

Le chef de l’Etat est aussi revenu sur le nécessaire effort des industries de guerre européennes pour soutenir l’effort militaire du continent. Il a annoncé vouloir organiser à Paris une « conférence sur la défense aérienne de l’Europe », réunissant notamment l’Allemagne, l’Italie et la Grande-Bretagne.



Ce sommet « permettra d’aborder ce sujet sous l’angle industriel, avec la participation de tous les industriels européens qui ont des solutions à offrir, mais aussi sous l’angle stratégique et, je dirais peut-être, d’abord sous l’angle stratégique en incluant la question de la dissuasion » nucléaire, a-t-il précisé. A cet égard, il a lancé « un appel à réinvestir massivement dans notre défense si nous, Européens, voulons la paix ».