Guerre en Ukraine : Chars, embargo et Est sous pression… La semaine en quatre infographies

RÉCAP' « 20 Minutes » vous résume les enjeux et l’avancée du conflit entre Kiev et Moscou en infographies

C.d.S avec AFP
Carte de la situation en Ukraine au 9 février
Carte de la situation en Ukraine au 9 février — Simon MALFATTO, Paz PIZARRO, Kenan AUGEARD
  • Comme chaque vendredi, 20 Minutes revient sur les éléments clefs de la guerre en Ukraine et les grands tournants de la semaine en quatre infographies.
  • Cette semaine a été notamment marquée par des précisions concernant l’envoi de chars lourds à Kiev par trois pays européens, dont l’Allemagne, alors que Moscou a revendiqué ces derniers jours le « succès » de ses derniers assauts.
  • Un second embargo de l’UE, sur les achats de produits pétroliers russes par voie maritime, couplé à un prix plafond de ces produits appliqué par les pays du G7, est entré en vigueur dimanche.

Les promesses de livraisons de chars lourds seront tenues par les Européens, alors que Berlin a précisé que les premiers blindés Leopard 2 seront fournis à Kiev probablement au mois d’avril. Une annonce bienvenue à l’heure où la Russie revendique plusieurs avancées, notamment sur le front du Donbass, depuis plusieurs semaines. L’Ukraine craint, de plus, une large offensive de Moscou aux alentours du 24 février, qui marquera le premier anniversaire du début de l’invasion russe. Et les combats continuent entre les forces armées des deux pays, surtout dans l’Est de l’Ukraine, région où les victimes civiles sont les plus nombreuses.

Voici un point en quatre infographies sur cette nouvelle semaine de tensions, se terminant ce vendredi, 352e jour de conflit, alors que l’ombre d’une nouvelle offensive russe de grande ampleur inquiète Ukrainiens et Européens.

Des chars lourds livrés d’ici quelques mois

Caractéristiques du modèle de char allemand Leopard 2, fourni par l'Allemagne à l'Ukraine
Caractéristiques du modèle de char allemand Leopard 2, fourni par l'Allemagne à l'Ukraine - PAZ PIZARRO, GUILLERMO RIVAS PACHECO

Kiev va devoir s’armer de patience avant de recevoir les chars lourds promis par de nombreux pays européens. L’Allemagne, les Pays-Bas et le Danemark ont annoncé mardi la fourniture « dans les prochains mois » d’une centaine de Leopard 1 A5 ukrainienne pour l’aider à repousser les forces russes qui affirment mener avec « succès » une offensive dans l’est de l’Ukraine.

De son côté, Berlin compte pouvoir former avec ses alliés et fournir à l’Ukraine un premier bataillon de chars Leopard 2 d’ici avril, a déclaré mercredi à Varsovie le ministre allemand de la Défense. « Je pense que nous pourrons livrer au moins un bataillon au cours des quatre premiers mois de cette année, trois mois peut-être. Et puis nous devons aller aussi vite que possible, bien sûr », a indiqué aux journalistes Boris Pistorius, qui a indiqué qu’il s’agissait de 31 chars ce qui correspond à un bataillon ukrainien.

Le président Volodymyr Zelensky, dans la soirée, a « remercié » ces trois pays de « leur soutien pertinent ». Les Leopard 1 qui seront envoyés, plus vieux que les Leopard 2, proviennent de stocks et seront remis à neuf.

Le Donbass sous pression

Carte de la situation en Ukraine au 9 février
Carte de la situation en Ukraine au 9 février - Simon MALFATTO, Paz PIZARRO, Kenan AUGEARD

L’Ukraine s’inquiète des récents succès de l’armée russe dans le Donbass et craint une offensive d’ampleur dans les prochaines semaines. Appuyée par le groupe de paramilitaires Wagner, l’armée russe continue de pilonner Bakhmout, qu’elle tente de conquérir depuis l’été dernier. Les forces russes ont ainsi consolidé leurs positions au nord de Bakhmout, coupant une importante voie d’approvisionnement ukrainienne. Les troupes de Moscou poursuivent donc leur tentative d’encercler par le nord, le sud et l’est cette ville forteresse. « De fait, nous avons coupé trois des quatre routes d’approvisionnement » de l’armée ukrainienne à Bakhmout, a affirmé Denis Pouchiline, un responsable séparatiste. Selon lui, la seule voie restante est celle menant à Tchassiv Iar, plus à l’ouest.

« Je mentionne moins souvent le sud (du pays), mais il n’en a pas moins une signification stratégique », a par ailleurs relevé mardi Volodymyr Zelensky, tandis que les Russes sont également à l’offensive sur Vougledar, à quelque 150 kilomètres plus au sud, à proximité d’un nœud ferroviaire desservant l’est et le sud occupés de l’Ukraine.

Second embargo sur le pétrole russe

Graphique montrant les importations de diesel de l'UE de janvier 2018 à janvier 2023
Graphique montrant les importations de diesel de l'UE de janvier 2018 à janvier 2023 - Paz PIZARRO, Luca MATTEUCCI

Après deux mois d’embargo de l’Union européenne sur le brut russe et de plafonnement de son prix par le G7, l’Occident espère que ses nouvelles sanctions, visant les produits pétroliers, vont frapper plus fort la manne pétrolière de Moscou. Un second embargo de l’UE, sur les achats de produits pétroliers russes par voie maritime cette fois, couplé à un prix plafond de ces produits appliqué par les pays du G7, est entré en vigueur dimanche, s’ajoutant aux sanctions en place depuis le 5 décembre sur le brut.

Les produits pétroliers sont issus du raffinage du brut, comme les carburants (essence, kérosène, gazole) mais aussi le bitume, le goudron, etc. Ces sanctions devraient être « beaucoup plus perturbantes » pour le Kremlin, car les Occidentaux visent désormais la production de carburants, notamment le gazole, assène Stephen Brennock, analyste chez PVM Energy.

En 2022, avant le début de la guerre, l’Union européenne était le principal acheteur de gazole russe, pour près de 700.000 barils par jour, plus de la moitié de ses importations totales. Malgré une forte diminution depuis un an, plus d’un quart des importations de gazole en Europe venait toujours de Russie début 2023, soit un volume quotidien de 450.000 barils, selon S & P Global.

Les victimes civiles en majorité dans l’Est

Carte de l'Ukraine montrant les victimes civiles enregistrées par l'ONG Acled depuis le début du conflit
Carte de l'Ukraine montrant les victimes civiles enregistrées par l'ONG Acled depuis le début du conflit - PAZ PIZARRO

Dans cette guerre, les civils sont loin d’être épargnés. Selon le Projet de données sur les lieux et les événements de conflits armés (Acled) près de huit millions de civils ont fui l’Ukraine pour chercher une protection dans des pays d’Europe, et plus de six millions de personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays. Par ailleurs, « les tirs d’obus, de missiles, d’avions et de drones russes visant des civils ont fait des milliers de victimes », ajoute le site du projet Acled. L’Est du pays a été particulièrement visé par ces destructions.

Entre outre, la libération des régions de Kiev, Kharkiv ou la ville de Kherson, a révélé « des atrocités de masse qui auraient été commises par les forces russes et qui ont fait plus de mille victimes civiles supplémentaires en 2022 », selon l’Acled.