On vous retrouve dès demain matin pour suivre l'actualité autour du conflit en Ukraine.
Guerre en Ukraine : Le sommet avec l'UE aura bien lieu vendredi à Kiev
Conflit Revivez avec nous les informations sur le conflit de ce mardi 31 janvier 2023
L’ESSENTIEL
- Joe Biden a opposé lundi un refus catégorique à l’idée d’envoyer des avions de combat américains de type F-16 à l’Ukraine, dont la liste d’aide en armement s’allonge pour chasser les forces russes de son territoire occupé. Du côté du bloc européen, Berlin a déjà rejeté catégoriquement l’idée d’envoyer des avions de combat, tandis qu’Emmanuel Macron a estimé prudemment que « par définition, rien n’est exclu », tout en assurant que les Ukrainiens ne lui avaient pas fait à ce jour de demande en ce sens.
- Les réserves de munitions d’artillerie ukrainiennes s’étant fortement épuisées, la France et l’Australie ont annoncé un accord pour produire conjointement des obus de 155 mm à destination de l’Ukraine.
- Sur le front, les combats se poursuivent en Ukraine, les Russes cherchant à étendre leur emprise à l’est du pays, où les affrontements s’intensifient ces derniers temps. Mais l’Ukraine a démenti lundi que les troupes russes progressaient dans la région de Donetsk, comme l’a affirmé Moscou, près de la ville de Vougledar, nouveau point chaud du front.
A VOIR
A LIRE AUSSI
Elle est surnommée la « conscience de Saint-Pétersbourg » et s’oppose à toute guerre : Elena Ossipova, artiste peintre de 77 ans, a présenté mardi une exposition de ses pancartes pacifistes dans l’ancienne capitale impériale russe, en plein conflit en Ukraine. Inaugurée dans les locaux de l’antenne locale du parti d’opposition Iabloko en présence d’une trentaine de personnes, l’exposition réunit 15 pancartes créées par l’artiste entre 2014 et 2022.
Parmi elles figure celle intitulée Les yeux de la conscience : on y voit le visage d’une petite fille aux grands yeux, et une phrase en bas de la pancarte, en russe et en ukrainien, Maman, j’ai peur de la guerre. « C’est une exposition anti-guerre, elle est tragique », commente devant son public l’artiste, que son âge oblige à s’asseoir rapidement. « C’est une repentance, même si personne chez nous ne veut se repentir pour l’instant », ajoute-t-elle.
Les Etats-Unis ont affirmé mardi que la Russie ne respectait pas le traité New Start, le dernier accord de désarmement nucléaire les liant. La diplomatie américaine a reproché à Moscou d’avoir suspendu des inspections et annulé des pourparlers prévus dans le cadre de ce traité, sans pour autant l’accuser d’avoir étendu son arsenal nucléaire au-delà des limites convenues.
Le Premier ministre Denys Chmygal a confirmé mardi la tenue d’un sommet Ukraine-Union européenne vendredi à Kiev, soit un jour après des « consultations intergouvernementales » entre Kiev et la Commission européenne qui auront lieu « pour la première fois de notre histoire ».
« Le fait que ce sommet se tienne à Kiev est un signal fort adressé tant aux partenaires qu’aux ennemis », a-t-il déclaré lors d’une réunion gouvernementale, disant « attendre du sommet une évaluation intermédiaire positive de nos efforts pour l’intégration européenne ».
« Nous ne pouvons pas fournir les chars Leopard 2 pour la simple raison qu’ils sont absolument nécessaires à notre propre défense », a déclaré le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis lors de sa visite au Japon.
Plusieurs chefs de groupes politiques à l’Assemblée ont réclamé l’organisation d’un débat au Parlement sur la guerre en Ukraine, que la Première ministre Elisabeth Borne a promis d’aider « jusqu’à la victoire ».
Ces demandes ont été formulées à l’occasion de la venue en France du président de la Rada, le parlement de l’Ukraine, Rouslan Stefantchouk, présent au début de la séance des questions d’actualité à l’Assemblée.
« Etes-vous prête à organiser ce débat au Parlement ? », a demandé Olivier Marleix (LR) à la Première ministre. « La France doit aider l’Ukraine » mais sur la scène internationale, « notre pays donne le sentiment d’être à la remorque », a-t-il estimé, évoquant un « isolement du président de la République jusque dans son propre pays ».
Le président américain Joe Biden a déclaré mardi qu’il « allait parler » à son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky des demandes d’aide militaire supplémentaire que ce dernier a formulées.
« Nous allons parler », a-t-il dit à un groupe de journalistes à la Maison-Blanche, après avoir été interrogé sur les demandes du président ukrainien, qui réclame notamment des avions de combat et des missiles à longue portée.
Sur le chapitre des avions de combat, réclamés par Kiev à ses alliés occidentaux, le ministre ukrainien des Armées Oleksiï Reznikov n’a pas formulé de demande précise à la France lors de sa rencontre avec son homologue Sébastien Lecornu ce mardi.
« Nous n’avons pas parlé de type d’avion », comme le Mirage français, a souligné le ministre ukrainien. « Nous avons juste souligné que l’aviation tactique est une composante de la défense antiaérienne » et « nous avons besoin de renforcer nos capacités de défense de notre espace aérien », a ajouté Oleksiï Reznikov.
« Je suis optimiste » quant à l’obtention à terme d’avions de combat occidentaux et « j’espère que ce sera plus tôt possible », a conclu l’Ukranien, alors que le président Joe Biden a mis un véto lundi sur la livraison de F-16 américains.
Les énergies éoliennes et solaires ont fourni pour la première fois en 2022 plus de courant aux pays de l’Union européenne que le gaz naturel, année de bouleversements énergétiques précipités par la guerre en Ukraine, selon un rapport du groupe de réflexion Ember publié mardi.
L’éolien et le solaire ont fourni en 2022 près du quart (22 %) de toute l’électricité consommée dans l’Union européenne, bien plus que l’électricité à base de charbon (16 %) et dépassant même « pour la première fois le gaz fossile (20 %) » utilisé dans la production électrique, selon l’European Electricity Review du groupe de réflexion sur l’énergie.
Après l'invasion de l'Ukraine et la fermeture progressive des gazoducs russes, l'Europe a dû importer massivement du gaz naturel liquéfié acheminé par bateau et rallumer des centrales à charbon pour palier la baisse des stocks de gaz russe. Mais sans le solaire et l'éolien, il aurait fallu recourir encore plus au charbon, selon les analystes.
Sur Sky News ce mardi, le porte-parole officiel du Premier ministre n’a pas donné le signal tant souhaité par Kiev : « Les avions de combat britanniques Typhoon et F-35 sont extrêmement sophistiqués et il faut des mois pour apprendre à les piloter. C’est pourquoi nous pensons qu’il n’est pas pratique d’envoyer ces avions en Ukraine. »
Cependant, « nous continuerons à fournir et à accélérer notre soutien militaire à l’Ukraine et à écouter attentivement ses demandes », a ajouté le porte-parole.
La France va fournir à l’Ukraine en guerre contre la Russie 12 canons Caesar de 155 mm supplémentaires, en plus des 18 pièces déjà livrées, a annoncé mardi le ministre français des Armées Sébastien Lecornu.
Ces 12 canons de moyenne portée seront « financés dans le cadre du fonds de soutien de 200 millions d’euros » mis en place par la France, a précisé le ministre lors d’une conférence de presse commune avec son homologue ukrainien Oleksiï Reznikov.
L'Ukraine va recevoir «entre 120 et 140» chars lourds occidentaux, a affirmé mardi le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, quelques jours après le feu vert des Occidentaux à de telles livraisons, après de longues tergiversations.
«Lors de la première vague de contributions, les forces armées ukrainiennes recevront entre 120 et 140 chars modernes de modèles occidentaux », a indiqué le ministre dans une vidéo sur Facebook, rappelant qu'il s'agissait de Leopard 2 de conception allemande, de Challenger 2 britanniques et d'Abrams américains.
L’économie européenne a mieux résisté que prévu l’an dernier à la guerre en Ukraine, échappant à une récession au dernier trimestre, mais la flambée des prix continue de freiner la croissance qui s’annonce très faible en 2023.
Défiant les pronostics, le produit intérieur brut (PIB) de la zone euro a continué de progresser sur les trois derniers mois de l’année 2022, malgré un net ralentissement. La croissance a atteint 0,1 % par rapport au trimestre précédent, a annoncé Eurostat mardi.
« Bonne nouvelle : la zone euro a évité une contraction », s’est réjoui le commissaire européen à l’Economie, Paolo Gentiloni, qui prédisait encore en novembre une récession pour cet hiver. « Nous continuons à faire face à de multiples défis », mais les perspectives pour 2023 « semblent un peu plus positives aujourd’hui qu’à l’automne », a-t-il souligné.
Les sportifs russes doivent pouvoir participer aux Jeux olympiques sans restrictions, a affirmé mardi le patron du comité olympique russe, alors que le CIO envisagerait d’organiser le retour des sportifs bannis sous drapeau neutre pour les JO-2024, une position qui a provoqué la colère de l’Ukraine.
« Les Russes doivent participer exactement dans les mêmes conditions que tous les autres athlètes. Toutes les conditions et critères supplémentaires ne sont pas les bienvenus, en particulier ceux qui ont une composante politique absolument inacceptable pour le Mouvement olympique », a déclaré Stanislav Pozdniakov, cité par les agences de presse russes.
Le président américain Joe Biden a opposé lundi un refus catégorique à l’idée d’envoyer à l’Ukraine des F-16, capables de frappes de longue portée susceptibles de faire monter les tensions avec Moscou.
Sa position évoluera-t-elle ? Les lignes rouges fixées par les alliés en matière d’armement fourni à l’Ukraine, par crainte de l’escalade, ont sauté les unes après les autres au fil du conflit : réticent au départ, Washington a fini par promettre à Kiev son système de défense antiaérienne Patriot, et plus récemment des chars lourds, tout comme plusieurs pays européens. Sans susciter de surenchère militaire significative de la part de Moscou.
Livrer des F-16 n’est pas forcément synonyme d’escalade pour Olivier Schmitt, professeur de sciences politiques au Center for War Studies (SDU), au Danemark : « Livrer des chars lourds à l’Ukraine n’est pas en soi changer la dynamique stratégique du conflit : c’est continuer à lui donner les moyens de résister à l’agression russe ».
L’ONG Human Rights Watch (HRW) a mis en garde mardi l’Ukraine contre « l’usage apparent » par ses forces armées de mines antipersonnel interdites, lors de la bataille pour libérer Izioum (est), occupée pendant près de six mois par les Russes et reprise par Kiev en septembre.
« L’Ukraine devrait enquêter sur l’usage apparent par son armée de milliers de mines antipersonnel disséminées par des roquettes dans et autour de la ville d’Izioum lorsque les forces russes occupaient la zone », a écrit HRW, tout en rappelant que les forces russes de leur côté ont utilisé des mines antipersonnel dans de nombreuses régions d’Ukraine depuis le début de l’invasion il y a presque un an.
A Izioum, l’ONG a documenté de nombreux cas de « mines papillon », de fabrication soviétique, déployées à partir de tirs de roquettes. Elles ont été trouvées dans neuf zones où se trouvaient des positions russes, suggérant que ces dernières étaient « les cibles ».
Le président russe a demandé mardi à son gouvernement de négocier la création de centres d’entraînement militaire communs avec la Biélorussie, son voisin et rare allié à soutenir l’offensive contre l’Ukraine. Dans un décret publié mardi, Vladimir Poutine a chargé ses ministres de la Défense et des Affaires étrangères de négocier avec Minsk la création de tels centres, sans autre précision.
Allié de la Russie, la Biélorussie a servi de base arrière aux troupes russes pour leur offensive contre l’Ukraine depuis le 24 février dernier, mais l’armée biélorusse s’est gardée jusqu’ici d’aller au combat sur le territoire ukrainien. Mi-octobre, la Biélorussie et la Russie avaient annoncé la création d’une force militaire commune, qui selon Minsk avait une mission purement « défensive ».
Le sujet du transfert éventuel des avions de combat F-16 de l’armée de l’air polonaise à l’Ukraine ne fait l’objet d’aucune « discussion officielle », a déclaré mardi un vice-ministre de la Défense, au lendemain du refus des Etats-Unis de livrer ces machines à Kiev.
« Pour le moment, il n’y a pas de discussion officielle sur le transfert des F-16 » polonais à l’Ukraine, a déclaré Wojciech Skurkiewicz, en ajoutant : « le sujet n’existe pas ».
La Russie a revendiqué mardi la prise du village de Blagodatné, au nord de la ville de Bakhmout, dans l’est de l’Ukraine, où l’armée russe a intensifié son offensive et progresse lentement depuis plusieurs semaines.
Le ministère de la Défense a indiqué dans son communiqué quotidien que « la localité de Blagodatné avait été libérée » après une offensive d'« unités d’assaut de volontaires » appuyées par l’aviation et l’artillerie.
D’après le Kyiv Independant, les services de renseignement ukrainiens ont arrêté un membre du conseil municipal de Siversk pour « suspicion de trahison ». Le suspect est accusé d’avoir collecté et transmis aux Russes sur des informations sur les mouvements des troupes ukrainiennes dans la région voisine de Bakhmut depuis octobre.
Selon les services de renseignement, l'homme a également transmis les coordonnées de sites d’infrastructures clés dans l’Oblast de Donetsk qui ont été attaqués par la suite.
Lundi, une journaliste a demandé au président Joe Biden si les Etats-Unis ont oui ou non l’intention de fournir des avions de chasse à l’Ukraine. Sa réponse est sans ambiguïté : « Non ».
Lundi, le conseiller présidentiel ukrainien Mykhailo Podolyak a qualifié le Comité international olympique (CIO) de « plate-forme pour promouvoir le génocide » après que l’instance a déclaré que les Russes pourraient potentiellement avoir la possibilité de se qualifier pour les Jeux olympiques de Paris en 2024.
Lundi soir, l’instance organisatrice des JO a déploré les déclarations du conseiller de Volodymyr Zelensky. "Le CIO rejette dans les termes les plus forts possibles cette déclaration et d’autres déclarations diffamatoires", a déclaré le CIO dans un communiqué transmis à Reuters. "Elles ne peuvent servir de base à une quelconque discussion constructive".
D'après le nouveau rapport de l'ONG Transparency International, qui classe les pays en fonction d'un indice de perception de la corruption, l'Ukraine se hisse à la 116e position du classement. Classée 122e sur 180 en 2021, le pays a su entreprendre « d'importantes réformes anti-corruption », peut-on lire dans la synthèse du rapport de l'ONG parue ce mardi.
« Cependant, la guerre [...] exacerbe les risques [en matière de corruption], permettant aux acteurs corrompus d'empocher des fonds destinés à la relance, comme on l’a vu à la mi-janvier », peut-on lire dans le communiqué. Mi-janvier, un scandale de corruption à grande échelle a entrainé une série de limogeages de hauts responsables ukrainiens.
Pour en savoir plus sur l'affaire des pots-de-vin en échange de contrats d'approvisionnement de l'armée, ça se passe ci-dessous.
Emmanuel Macron, qui n’a pas exclu « par principe » la livraison d’avions de chasse à l’Ukraine, va s’entretenir ce mardi à l’Elysée avec le ministre de la Défense ukrainien Oleksiy Reznikov, a annoncé la présidence française dans un communiqué.
Le président va également rencontrer le président de la Rada, le parlement de l’Ukraine, Rouslan Stefantchouk, qui doit s’exprimer devant l’Assemblée nationale à 15 heures, puis mercredi devant les sénateurs. Emmanuel Macron va recevoir Oleksiy Reznikov « en fin d’après-midi », vers 18h30, a précisé l’entourage du chef de l’Etat.
Quatre-vingt ans ont passé, mais le sacrifice des soldats soviétiques face aux nazis lors de la bataille de Stalingrad définit toujours la ville, devenue Volgograd. A présent, le pouvoir russe s'efforce d'inscrire son assaut contre l'Ukraine dans cet héritage.
Alors que la Russie s'apprête à célébrer jeudi les 80 ans de cette victoire, le pouvoir veut en profiter pour inscrire dans cet héritage son assaut contre l'Ukraine, lancé il y a près d'un an. Depuis le début de l'offensive, le président Vladimir Poutine ne cesse de marteler que son voisin doit être «dénazifié», qualifiant les autorités ukrainiennes de «néonazies» déterminées à exterminer les russophones.
Dans les rues de Volgograd, les symboles honorant l'Armée rouge côtoient désormais ceux des troupes engagées en Ukraine, ces lettres «Z» et «V» qui ornent de nombreux véhicules militaires russes. Le musée de la bataille de Stalingrad n'est pas en reste, accueillant des cérémonies de remise de décorations pour les familles de soldats tués en Ukraine.
Viatcheslav Iachtchenko, un historien de Volgograd, relève que les cérémonies des dernières années célébrant Stalingrad sont bien plus pompeuses qu'à l'époque soviétique, et il s'inquiète de voir que cette année elles puissent servir à promouvoir l'assaut russe contre son voisin.
« Tous les yeux sont déjà tournés sur l’hiver 2023/2024 », où il ne faudra pas compter sur les gazoducs russes, souligne Fabian Skarboe Ronningen. L’Europe va devoir encore « plus se reposer sur le GNL en 2023 », or « la compétition pourrait devenir plus rude entre l’Europe et l’Asie », anticipe l’analyste. « Le pire sera peut-être à venir », si la demande asiatique de GNL rebondit combinée à un « hiver 2023/2024 froid ».
L’Europe est certes « dans une meilleure position » qu’en 2022, quand il a fallu substituer le gaz russe en urgence, souligne Simone Tagliapietra. Mais les efforts ne sont pas terminés : « il faut continuer autant que possible à réduire la demande » en énergie et « développer les renouvelables ».
Pour remplir les stocks de l’hiver prochain, l’Europe devra aussi se concerter « pour éviter la course au gaz », selon le chercheur : « Plus on se coordonne, plus on économise de l’argent ».
Les cours de l'énergie dégringolent depuis décembre : après avoir dépassé 300 euros le mégawattheure à son record d'août, le prix de référence du gaz naturel sur le marché européen évolue actuellement autour de 55 euros/MWh - soit toujours plus du double d'avant la pandémie de Covid-19. Mais cette baisse ne se traduit pas encore sur les factures, car les énergéticiens achètent le gaz ou l'électricité sur les marchés à terme, plusieurs mois à l'avance. Au contraire, les factures continuent de grimper, même atténuées par des boucliers tarifaires en France ou par un plafond en Grande-Bretagne, où l'inflation atteignait 10,5% en décembre.
Certains analystes estiment qu'il faudra des années pour retrouver des prix plus abordables.
Les stocks européens de gaz sont encore bien remplis, à 72 %, deux fois plus qu’en janvier 2022. Avec des températures douces cet automne, les Européens ont décalé l’allumage du chauffage, de quoi économiser les réserves. Et ils ont fait de gros efforts, par solidarité ou contraints par les prix, en baissant fortement leur consommation d’énergie.
En gaz naturel, la demande a reculé de 12 % en 2022 par rapport à la moyenne de la période 2019-2021, estime le centre de réflexion Bruegel à Bruxelles. « C’est absolument extraordinaire », commente le chercheur Simone Tagliapietra. En outre, le redémarrage progressif depuis fin 2022 de nombreux réacteurs nucléaires français arrêtés redonne désormais du baume au système électrique du Vieux continent, très dépendant de la France.
L’Allemagne a jusque-là évité le pire cet hiver. Mais sans gaz russe ou presque, une nouvelle année d’incertitudes commence, comme partout en Europe. Avec la guerre en Ukraine et la fermeture progressive des gazoducs russes vers l’Europe, les cours du gaz se sont envolés comme les coûts de production de l’industrie, nerf de la croissance allemande, alimentant les craintes d’une crise économique majeure.
Mais la première économie européenne a évité jusqu’ici un tel scénario, à grand coup d’aides publiques et d’importantes économies d’énergie, doublées d’efforts pour se passer du gaz de Moscou, abondant et abordable, dont elle dépendait à 55 % avant le conflit. Pour remplir les réserves hivernales, l’Allemagne et ses voisins européens se sont arraché des cargaisons de gaz naturel liquéfié (GNL) du Qatar ou des Etats-Unis, bien plus cher, convoyées par bateau jusqu’à des terminaux portuaires : les importations GNL en Europe ont bondi de 60 % en 2022 par rapport à 2021, selon le groupe de réflexion IEEFA (Institute for Energy Economics and Financial Analysis).
Grâce à cette stratégie, « les pires scénarios pour l’hiver 2022/2023 », qui prédisaient coupures et pénuries, « ne se sont pas produits », constate Fabian Skarboe Ronningen, analyste au cabinet de veille sur l’énergie Rystad Energy.
Les Européens ne sont pas tous sur la même ligne sur les livraisons d’avions de combat. Berlin a déjà rejeté catégoriquement cette idée, tandis qu’Emmanuel Macron a estimé prudemment que « par définition, rien n’est exclu », tout en assurant que les Ukrainiens ne lui avaient pas fait à ce jour de demande en ce sens.
Le président a en outre souligné des « critères » avant toute décision : une « demande formulée » par l’Ukraine, que cela ne « soit pas escalatoire » et « pas de nature à toucher le sol russe mais bien à aider l’effort de résistance » et que « ça ne vienne pas affaiblir la capacité de l’armée française ».
Le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte, a pour sa part déjà émis l’idée d’envoyer des F-16 à Kiev, soulignant qu’il n’y avait aucun « tabou » sur ce sujet, mais que ce serait « un grand pas ».
Joe Biden a opposé lundi un refus catégorique à l’idée d’envoyer à l’Ukraine des avions de combat américains de type F-16. « Non », a dit le président américain lorsqu’un journaliste l’a interrogé à la Maison-Blanche sur la possibilité de fournir les appareils que réclament les dirigeants ukrainiens.
Bonjour à toutes et à tous. Comme chaque jour, la rédaction de 20 Minutes est mobilisée pour vous donner les dernières informations sur le conflit. Depuis le début de la semaine, la question de la livraison d’avions de combats à Kiev divise les alliés de l’Ukraine. Berlin et Washington s’y opposent catégoriquement, tandis qu’Emmanuel Macron estime pour sa part que « par définition, rien n’est exclu ».