Guerre en Ukraine : Vladimir Poutine « n’a aucun moyen de gagner », selon un ex-mercenaire du groupe Wagner

CONFLIT Le groupe militaire Wagner combat en Ukraine pour le compte de la Russie

20 Minutes avec agences
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Le président russe Vladimir Poutine s'appuierait notamment sur les soldats du groupe Wagner pour gagner la guerre en Ukraine
Le président russe Vladimir Poutine s'appuierait notamment sur les soldats du groupe Wagner pour gagner la guerre en Ukraine — MIKHAIL KLIMENTYEV/SPUTNIK/SIPA

La Russie serait-elle sur le point de perdre la guerre contre l’Ukraine ? C’est en tout cas l’avis d’un ancien mercenaire qui a quitté le groupe Wagner en 2017, une société paramilitaire privée russe. Alexandre Zlodeev estime que la victoire de Vladimir Poutine en Ukraine est peu probable, rapporte France Inter qui l’a rencontré à l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle.

L’homme de 53 ans a demandé l’asile politique à la France début octobre après avoir fui la Russie. Il a participé au conflit dans le Donbass en 2015 et n’a pas souhaité expliquer les raisons de son départ du groupe Wagner. Alexandre Zlodeev, qui est arrivé en France le 12 octobre sans visa et permis de séjour,  pense que les perspectives de victoire de la Russie sont minces : « Non : il n’y a [pour les Russes] aucun moyen de gagner cette guerre aujourd’hui ! Même avec les hommes de Wagner. Pour qu’on gagne, il faudrait multiplier le nombre de combattants Wagner par centaines. »

« Des chiens de guerre »

Ces soldats sont considérés par certains comme l’armée de l’ombre du président russe Vladimir Poutine, promouvant les intérêts de Moscou en fournissant des combattants, mais aussi des instructeurs militaires et conseillers. « Ils ont leurs propres armements, qu’ils connaissent bien », a assuré Alexandre Zlodeev. Les soldats du groupe « Wagner ont plus d’expérience, plus d’esprit de corps, plus de motivation : ce sont des chiens de guerre… et qui savent se battre ! ». C’est d’ailleurs grâce à ces soldats que certaines victoires auraient été acquises notamment dans la ville de Popasna.

Reste que le groupe serait très fragilisé. Selon les informations d’Alexandre Zlodeev, certaines unités du groupe paramilitaire constitué de moins de 8.000 hommes auraient perdu « 80 % de leurs hommes » et « les troupes russes subissent en ce moment de très lourdes pertes ».


Accusé de nombreuses exactions

Pour remplacer les soldats tombés au combat, le groupe Wagner tente de recruter notamment des hommes sans aucune expérience militaire. Un changement de stratégie depuis la création de cette société. Avant, « il y avait des gens entraînés qui savaient ce qu’ils faisaient. Des militaires professionnels, certains qui avaient combattu en Tchétchénie, des anciens officiers du ministère de la Défense », a encore raconté Alexandre Zlodeev.