Guerre en Ukraine : Pourquoi la communication de Kiev autour des combats est au point mort

Offensive Ce repli médiatique est normal après la contre-offensive de l’armée ukrainienne de ces dernières semaines

Cécile De Sèze
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Des recrues ukrainiennes se reposent pendant un cours d'entraînement au combat de cinq semaines avec les forces armées britanniques près de Durrington, dans le sud de l'Angleterre, le 11 octobre 2022.
Des recrues ukrainiennes se reposent pendant un cours d'entraînement au combat de cinq semaines avec les forces armées britanniques près de Durrington, dans le sud de l'Angleterre, le 11 octobre 2022. — AFP

La percée de l’armée ukrainienne a surpris les Russes, mais depuis quelques jours, c’est le « black-out ». La communication ukrainienne sur l'avancée ou le recul des troupes de Kiev est au point mort. Selon Cédric Mas, historien militaire, observateur du conflit et président de l’institut Action Résilience, l’armée a ordonné « un black-out complet sur ses opérations », y compris les victoires. « L’Ukraine arrive à maintenir cette sécurité opérationnelle, un silence de la communication remarquable vu le nombre d’hommes qu’elle engage », souligne Isabelle Dufour directrice des études stratégiques à Eurocrise, interrogée par 20 Minutes.

Un repli médiatique qui est normal après une contre-offensive qui a réussi. « Ils sont obligés de faire une pause opérationnelle car c’est un grand moment de logistique militaire », ajoute-t-elle. Mais Michel Goya, ancien colonel des troupes de marine, historien et stratégiste, est confiant et pense que si les opérations ont ralenti, « elles vont certainement reprendre tout au nord et tout au sud du pays, il y aura à nouveau des combats dans quelques jours », explique-t-il à 20 Minutes.

De son côté, l’armée russe assure fortifier son nouveau front dans le Nord-est. Elle se prépare mieux car elle est moins surprise par l’avancée ukrainienne et reconstitue ses stocks. Mais les combats devraient encore s’étaler sur plusieurs semaines, voire plusieurs mois. D’autant « qu’on ne sait pas jusqu’où l’armée ukrainienne veut aller, si elle entend reprendre la Crimée ou non », prévient Isabelle Dufour. Un objectif de plus en plus réaliste pour Kiev.