Séisme au Maroc : « On a besoin de tout », interpelle l’instituteur d’un village détruit
L’école est finie Dans les villages reculés du Haut Atlas marocain, le tremblement de terre a privé les enfants d’école alors que les cours venaient à peine de reprendre. L’instituteur d’Adebdi témoigne auprès de « 20 Minutes »
- Dans la nuit du vendredi 8 au samedi 9 septembre, un puissant séisme de magnitude 7 a touché le Maroc. L’épicentre de la secousse se situait dans la province d’Al-Haouz, au sud-ouest de la ville Marrakech.
- Plus de 3.000 morts sont à déplorer selon un décompte toujours provisoire, et les dégâts matériels sont particulièrement importants.
- 20 Minutes s’est rendu sur place, une semaine après la catastrophe, en compagnie d’une ONG française, le GSCF. Lors d’une mission dans le village détruit d’Adebdi, l’instituteur local a lancé un appel à l’aide.
De notre envoyé spécial au Maroc,
Vacances forcées. Il y a un peu plus d’une semaine maintenant, un puissant séisme frappait le Maroc au cœur, tuant plus de 3.000 personnes, en blessant plus de 5.000 et laissant derrière lui des villages entiers dévastés. Si l’urgence a été gérée tant bien que mal, d’autres chantiers s’annoncent plus laborieux à mener, notamment dans les zones les plus reculées, rendues encore plus inaccessibles par le tremblement de terre.
A Adebdi, un dour de 400 habitants dans les montages du Haut Atlas, les constructions traditionnelles en terre n’ont pas tenu le choc. Pas plus que certains bâtiments plus récents, comme l’école. Il ne reste plus qu’un tas de gravats à l’endroit où les 38 élèves venaient habituellement étudier.
« Nous avions déjà un bâtiment en préfabriqué en attendant que l’on construise une nouvelle école », explique Mohamed Makkwi, l’un des quatre instituteurs. « La classe se faisait alternativement dans des endroits qui nous étaient prêtés, comme un garage, la mosquée ou la cantine, mais tout a été détruit », poursuit-il.
« Les tables et le tableau, c’est tout ce qu’il nous reste »
Dans les territoires touchés par le séisme, les cours ont été suspendus et Mohamed ignore combien de temps cela va durer. De toute façon, l’instituteur ne serait pas en mesure de les reprendre : « nous attendons que les autorités nous fournissent de grandes tentes pour installer les tables et le tableau, c’est tout ce qu’il nous reste. »
Aux membres du Groupe de secours catastrophe français (GSCF), ONG française présente sur place, Mohamed liste ses besoins : « des fournitures scolaires de base, comme des cahiers, des crayons, des stylos, des ardoises, des cartables. » Il aimerait bien aussi des tablettes tactiles, mais se reprend aussitôt : « des livres, c’est mieux que de pianoter sur une tablette ». Et puis deux petites tentes qui pourraient faire office de salle des profs. Ce sera fait, le GSCF prévoit de rassembler le matériel demandé et de venir le rapporter lors d’une prochaine mission d’ici un ou deux mois.
A Adebdi, quatre élèves ont péri dans le tremblement de terre. Le jour de l’arrivée du GSCF, les autres tentaient de s’amuser en toute innocence dans les rues encombrées de gravats.