Migrants : Rome salue l’attitude de Paris mais tance Berlin en matière d'immigration

CRISE MIGRATOIRE Le chef de la diplomatie italienne Antonio Tajani était lundi à Paris pour notamment parler des migrants. Il se rendra jeudi à Berlin

20 Minutes avec AFP
La ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna avec son homologue italien Antonio Tajani, à Paris le 13 décembre 2022 (illustration).
La ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna avec son homologue italien Antonio Tajani, à Paris le 13 décembre 2022 (illustration). — Lewis Joly/AP

Confrontée à des arrivées massives de migrants, Rome délivre sur ce dossier les bons et les mauvais points à ses partenaires européens. Le chef de la diplomatie italienne Antonio Tajani a ainsi adressé lundi un satisfecit à la « solidarité » française sur la question des migrants, et critiqué l’Allemagne, accusée de financer des ONG aidant les migrants dans son pays.

« Nous devons faire face ensemble aux problèmes, qui sont européens », a déclaré Antonio Tajani reçu à Paris par son homologue Catherine Colonna. Le nombre des arrivants en Italie sur des bateaux en provenance d’Afrique du Nord a augmenté, avec plus de 130.000 migrants enregistrés jusqu’à présent cette année, contre 70.000 pour la même période de 2022.

Macron insiste sur le « devoir de solidarité européenne »

« L’Italie a apprécié particulièrement les propos de M. Macron concernant la collaboration en matière d'immigration », s’est-il félicité, lors d’une conférence de presse commune avec Catherine Colonna. Le chef de l’Etat avait insisté la semaine dernière sur le « devoir de solidarité européenne » envers Rome.

« Pour ce qui est de l’Allemagne, je serai jeudi à Berlin », et « j’attends des explications de la part du gouvernement allemand », a poursuivi Antonio Tajani. Ces propos interviennent alors que la Première ministre italienne Giorgia Meloni a écrit samedi au chancelier Olaf Scholz pour se plaindre du financement par l’Allemagne d’organisations caritatives aidant les migrants irréguliers dans son pays.

Antonio Tajani et Catherine Colonna ont donc insisté sur la nécessité d’une réponse « européenne » à la question migratoire. « Nous avons besoin d’une plus grande coopération de la part des pays d’origine, des pays de transit, qui doivent prendre des engagements, tenir avec notre aide », a en outre déclaré la ministre française.

« Il ne s’agit pas de combattre les migrants »

Après l’arrivée de 8.500 personnes sur la petite île de Lampedusa en seulement trois jours au début du mois, Rome a demandé à l’Union européenne de faire davantage pour aider à soulager la pression. Antonio Tajani s’est d’ailleurs félicité de l’accord conclu par l’UE pour soutenir la Tunisie, pays pourtant très critiqué pour sa façon de traiter les migrants. « Il ne s’agit pas de combattre les migrants, il s’agit de lutter contre les criminels qui exploitent le désespoir de ces personnes », a-t-il déclaré.