Italie : Giorgia Meloni reconnaît qu’elle aurait voulu « faire mieux » en matière d'immigration irrégulière

POLITIQUE L’immigration irrégulière a augmenté en Italie depuis la victoire du parti d’extrême droite aux élections il y a un an. La Première ministre Giorgia Meloni s’est exprimée à ce sujet samedi sur la Rai Uno

20 Minutes avec AFP
Giorgia Meloni, le 17 septembre 2023.
Giorgia Meloni, le 17 septembre 2023. — Cecilia Fabiano/LaPresse cecilia / Sipa

« C’est clair que nous espérions mieux en matière d'immigration alors que nous avons travaillé si dur », a déclaré Giorgia Meloni dans une interview accordée samedi au TG1, le journal télévisé de la Rai Uno.

« Les résultats ne sont pas ceux que nous espérions. Il s’agit certainement d’un problème très complexe, mais je suis sûr que nous irons au fond des choses », a poursuivi la Première ministre italienne qui s’exprimait un an après son élection.

Le parti postfasciste Frères d’Italie de Giorgia Meloni avait été élu en grande partie sur la promesse de réduire l’immigration massive vers l’Italie. Or, le nombre des arrivants sur des bateaux en provenance d’Afrique du Nord a augmenté, avec plus de 130.000 réfugiés enregistrés par le ministère de l’Intérieur jusqu’à présent cette année, contre 70.000 pour la même période de 2022.

L’UE appelée à l’aide

Après l’arrivée de 8.500 personnes sur la petite île de Lampedusa en seulement trois jours au début du mois, Giorgia Meloni a demandé à l’Union européenne de faire davantage pour aider à soulager la pression.

Bruxelles a accepté d’intensifier les efforts et a annoncé cette semaine qu’elle commencerait à débloquer de l’argent vers la Tunisie - d’où partent de nombreux bateaux - dans le cadre d’un pacte visant à endiguer la migration irrégulière à partir de ce pays.

Mais le principal partenaire de Giorgia Meloni dans la coalition, le vice-Premier ministre Matteo Salvini, du parti anti-immigration de la Ligue, a rejeté les efforts de l’UE pour gérer l’afflux d’arrivées qu’il a qualifié d' « acte de guerre ».

« Une voie démagogique et consciemment cynique »

Depuis son arrivée au pouvoir, le gouvernement de Giorgia Meloni a restreint les activités des navires de sauvetage, qu’il accuse d’encourager les migrants, tout en s’engageant à réprimer les passeurs. Il a aussi cherché à favoriser le rapatriement des migrants non éligibles à l’asile, notamment en construisant de nouveaux centres de détention et en y prolongeant la durée de détention.

Un décret paru cette semaine au Journal officiel prévoit également que les migrants en attente d’une décision d’asile devront verser une caution de 5.000 euros sous peine d’être envoyés dans un centre de détention.

Le Parti démocrate de centre-gauche a déclaré dans une note en début de semaine que « sur l’immigration, la droite italienne a échoué » : « Elle continue sur une voie démagogique et consciemment cynique, mais surtout totalement inefficace tant dans le respect et la sauvegarde des droits de l’homme que dans la protection des intérêts de l’Italie. »