Venise échappe à son inscription au patrimoine mondial en péril

de justesse Une décision qui tient compte de la mise en place dès 2024 d’un système de gestion des flux de visiteurs

20 Minutes avec AFP
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Un canal à Venise. Illustration
Un canal à Venise. Illustration — Shutterstock/SIPA

C’est l’une des villes les plus visitées du monde. Venise ne sera finalement pas inscrite au patrimoine mondial en péril, a décidé jeudi le Comité du patrimoine mondial réuni à Riyad, contre les recommandations des experts de l’Unesco.

« Le Comité du patrimoine mondial - l’organe de gouvernance de la Convention du patrimoine mondial composé de 21 Etats membres représentant les 195 Etats parties à la Convention - a pris ce jour la décision de ne pas inscrire Venise et sa lagune sur la Liste du patrimoine en péril », a indiqué l’Unesco, dont le siège est à Paris, dans un communiqué.

Des efforts sur le tourisme

« Cette décision tient compte des avancées obtenues ces derniers jours par l’Unesco, notamment la mise en place dès 2024 d’un système de gestion des flux de visiteurs », a précisé un diplomate à l’AFP.

Alors même que son cas était en train d’être discuté par l’Unesco, la ville de Venise a en effet fort opportunément décidé mardi d’introduire à titre d’essai à partir de 2024 une taxe de cinq euros dont auront à s’acquitter les touristes ne passant qu’un jour dans la Cité des Doges. Le principal objectif de cette mesure est de dissuader ces visiteurs à la journée qui contribuent à engorger une ville célèbre dans le monde entier pour ses œuvres d’art, ses ponts et ses canaux.

En 2024, cette taxe payable en ligne ne concernera qu’un maximum de trente journées pendant lesquelles le nombre des touristes est traditionnellement plus élevé.

Les préoccupations demeurent

Dès que l’Unesco a annoncé que Venise avait échappé au classement infamant, le ministre italien de la Culture Gennaro Sangiulano s’est empressé de saluer « une victoire de l’Italie et du bon sens ».

Venise n’est toutefois pas définitivement sortie d’affaire : « Le Comité a réitéré ses préoccupations concernant les défis importants qu’il reste à relever pour la bonne conservation du site, notamment liés au tourisme de masse, aux projets de développement et au dérèglement climatique. Il estime que des progrès supplémentaires doivent être réalisés ».

Le Comité a en outre demandé à l’Italie « d’inviter une mission consultative du Centre du patrimoine mondial (…) et de soumettre un rapport au 1er février 2024, pour que l’état de conservation du site soit à nouveau examiné lors de la 46e session du Comité à l’été 2024 ».