La « reine de l’escroquerie d’Hollywood » pourra être extradée aux Etats-Unis, tranche la justice britannique
IMITATION L’Indonésien (oui, c’est un homme) aurait soutiré plus d’un million de dollars et fait plus de 300 victimes
La justice britannique a donné ce mardi son feu vert à l’extradition vers les Etats-Unis d’Hargobind Tahilramani, un escroc présumé surnommé « la reine de l’escroquerie d’Hollywood ». L’homme aurait soutiré des centaines de milliers de dollars à des professionnels du cinéma en se faisant passer pour des femmes influentes d’Hollywood.
D’origine indonésienne, le suspect est un virtuose de l’imitation des voix féminines et des accents. Il est accusé d’avoir, en utilisant ses talents, soutiré plus d’un million de dollars à plus de 300 personnes, dont des acteurs, scénaristes et photographes, entre 2013 et 2020. Il avait été arrêté en 2020 au Royaume-Uni après son inculpation en novembre 2019 par un tribunal californien.
La promesse d’emplois prestigieux et très bien payés
Hargobind Tahilramani usurpait notamment l’identité de Kathleen Kennedy, la grande patronne de Lucasfilm, l’ancienne responsable de Sony Amy Pascal ou encore l’ex-PDG des studios Paramount Sherry Lansing. L’ex-épouse du magnat des médias Rupert Murdoch, Wendi, aurait aussi été imitée par le suspect, qui se faisait aussi parfois passer pour des cadres masculins.
Les victimes étaient contactées par l’escroc présumé et se voyaient proposer des opportunités d’emplois prestigieux et lucratifs pour des projets imaginaires. Seule condition : se rendre en Indonésie pour des repérages, de la documentation ou des travaux préparatoires au scénario. A leur arrivée, les dupes étaient délestées de leur argent à la moindre occasion par des complices et n’en revoyaient jamais la couleur, malgré des promesses de remboursement par la production.
Une réponse attendue du gouvernement britannique
Ceux qui se plaignaient ou émettaient des doutes étaient explicitement menacés par Hargobind Tahilramani, qui les intimidait en leur envoyant des photos de leurs enfants ou parlait de les « démembrer », selon l’acte d’accusation. Les avocats du suspect s’étaient opposés à son extradition en mettant en avant les conditions de détention aux Etats-Unis et l’impact potentiel sur sa santé.
Il appartient désormais à la ministre britannique de l’Intérieur, Suella Braverman, d’ordonner l’extradition de l’escroc présumé. Contacté par l’AFP, le Home Office a dit ne pas vouloir s’exprimer sur un cas individuel.