Etats-Unis : Un « accord de principe » trouvé pour éviter une banqueroute du pays
Économie Sans accord entre le président américain Joe Biden et le leader républicain Kevin McCarthy, les Etats-Unis risqueraient à partir du 5 juin de ne plus pouvoir honorer ses engagements financiers : salaires, retraites, etc.
Soulagement de l’autre côté de l’Atlantique. Après plusieurs jours d’intenses négociations, le président américain Joe Biden et le leader républicain Kevin McCarthy ont trouvé un « accord de principe » pour éviter un défaut de paiement des Etats-Unis.
L’exécutif et l’opposition doivent trouver un accord, sans quoi le pays risque à partir du 5 juin de ne plus pouvoir honorer ses engagements financiers : salaires, retraites ou remboursements à ses créanciers.
Un « compromis » à trouver
Le relèvement du plafond de la dette est habituellement une procédure de routine mais puisqu’elle doit être validée par le Congrès, les Républicains, majoritaires à la Chambre des représentants depuis janvier, ont décidé cette année de l’utiliser pour exiger une réduction des dépenses publiques.
Joe Biden a longtemps répété que le relèvement du plafond devait être réalisé sans condition, dans la mesure où la dette du pays est le résultat des politiques menées par l’ensemble des administrations. Après des jours de négociations longues et difficiles, l’accord permet aux deux parties de revendiquer une sorte de victoire.
Joe Biden a parlé de « compromis », tandis que le président républicain de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, l’a qualifié de « digne du peuple américain ».
Un répit pour deux ans
L’accord permet de relever pendant deux ans, donc jusqu’après l’élection présidentielle de 2024, le montant maximal d’endettement des Etats-Unis, actuellement à 31.400 milliards de dollars. En échange, les Démocrates ont accepté de limiter certaines dépenses, mais pas autant que souhaité par les Républicains.
Le texte de 99 pages a été publié dimanche soir, et l’accord fera l’objet d’un examen minutieux et d’un débat dans les jours à venir. Selon plusieurs sources et informations de presse, certaines demandes des deux camps n’ont pas été acceptées, comme l’élimination de plusieurs niches fiscales demandée par les démocrates, et l’abrogation des crédits d’impôt pour les énergies propres demandée par les Républicains.
Dépenses limitées et aides sociales sous conditions
Les dépenses non liées à la défense resteront à peu près stables sur l’année fiscale 2024 et n’augmenteront que de 1 % en 2025. L’accord conserve la hausse des dépenses consacrées à l’armée et aux anciens combattants prévue par l’administration Biden.
Il prévoit par ailleurs une baisse de 10 milliards de dollars des fonds alloués aux services fiscaux pour se moderniser et renforcer les contrôles. Le bureau de Kevin McCarthy a par ailleurs déclaré que l’accord prévoit le recouvrement « de milliards de dollars de fonds Covid non dépensés » pendant la pandémie, mais n’a donné aucune autre précision.
Gros point de contentieux, le compromis inclut des modifications aux conditions imposées pour bénéficier de certaines aides sociales : il augmente de 49 à 54 ans l’âge jusqu’auquel les adultes sans enfants doivent travailler pour recevoir des coupons alimentaires, mais il élimine cette obligation de travailler pour les anciens combattants et les sans-abri.