Egypte : Une femme abattue par balle par un collègue éconduit à l’université du Caire
Féminicide L’homme s’est donné la mort lorsque la police l’a appréhendé
Nourhane. On ne connaît que son prénom, mais la salariée de l’université du Caire, est loin d’être la première femme tuée par un homme en Egypte cette année. « Un salarié de l’une des facultés de l’université du Caire » a « tiré des coups de feu » sur une de ses collègues, « causant sa mort », détaille le communiqué de la police égyptienne. Et quand les autorités ont mis la main sur le suspect à Marsa Matrouh, à 450 kilomètres à l’ouest de la capitale, « il s’est donné la mort en se tirant dessus avec la même arme » que celle utilisée pour tuer la victime.
D’après le journal d’Etat Al-Ahram, Nourhane aurait refusé une demande en mariage de son collègue, Ahmed, qui la harcelait. Le suspect avait déjà été arrêté pour avoir « mis le feu à la voiture de la victime il y a cinq ans et l’avoir menacé par SMS », d’après le quotidien. La veille, la presse locale annonçait l’assassinat d’une femme par son ex-fiancé à sa sortie du travail dans le quartier chic d’Héliopolis, dans l’est du Caire.
L’échec de la dissuasion par la peine de mort
En 2022, plusieurs féminicides avaient été fortement médiatisés dans le pays où, la même année, selon l’ONG Idrak, 301 femmes ou jeunes filles ont été tuées. Sur les réseaux sociaux, des Egyptiens ont fait entendre leur frustration : « combien de temps les femmes vont-elles devoir payer de leur vie le fait de dire non ? », s’est notamment interrogée l’initiative d’éducation Speak Up.
Fin juin, le meurtrier d’une étudiante qui refusait ses avances avait été condamné à mort. Le même jour, la justice annonçait le meurtre d’une présentatrice de télévision par son époux magistrat. Deux mois plus tard, ce juge était également condamné à la peine capitale, alors qu’un tribunal réclamait la diffusion des exécutions d’auteurs de féminicides en direct à la télévision pour « dissuader le plus grand nombre ». Le meurtre est passible de la peine capitale en Egypte, qui a procédé en 2022 au quatrième plus grand nombre d’exécutions au monde selon Amnesty International.