Soldats tués en Irak : Formation, coalition contre Daesh… Le soutien français à la lutte antiterroriste

coopération Un troisième soldat français est mort en Irak en ce mois d’août dans le cadre de la lutte contre le groupe Etat islamique

C.d.S avec AFP
Des soldats français de la 11e brigade parachutiste forment des membres du service de lutte contre le terrorisme irakien (ICTS), le 11 avril 2016 dans la capitale Bagdad.
Des soldats français de la 11e brigade parachutiste forment des membres du service de lutte contre le terrorisme irakien (ICTS), le 11 avril 2016 dans la capitale Bagdad. — Valérie LEROUX

Trois soldats tombés en un mois en Irak. La présidence française a annoncé mardi la mort de Nicolas Mazier, un commando parachutiste de l’air n° 10 tué lundi lors d’une opération antidjihadiste en appui de l’armée irakienne. C’est la première mort d’un militaire français au combat, les deux autres étant attribuées à des accidents.

Selon une source sécuritaire irakienne à Kirkouk, une opération conjointe « des forces antiterroristes irakiennes et des militaires des forces françaises stationnées à Kirkouk ont essuyé une embuscade » de l’Etat islamique (EI). De fait la France est donc présente en Irak. Emmanuel Macron a d’ailleurs réaffirmé la volonté française de poursuivre « la lutte contre Daesh ». Quelles sont les missions de l’armée tricolore en Irak ?

Formation des forces kurdes

C’est pour lutter contre les groupes terroristes djihadistes, et particulièrement l’EI, que la France envoie son armée en Irak. Environ 600 militaires français sont en effet déployés dans la région dans le cadre de l’opération Chammal lancée en 2014, qui comprend un volet formation des forces irakiennes. Une coopération qui va d’ailleurs être renforcée comme acté lors de la visite juillettiste du ministre Sébastien Lecornu sur place.

« Désormais, nous avons une feuille de route bilatérale à renforcer et à consolider », a-t-il ajouté, évoquant « un cycle de formation unique à venir, que l’on appelle "bataillon du désert" ». La formation de deux ans impliquera 80 formateurs français qui se relaieront « pour permettre de former l’équivalent de cinq bataillons, c’est-à-dire 2.100 militaires irakiens », a détaillé le ministre français. Elle devrait débuter en octobre et s’étaler sur environ deux ans, précise Le Monde. L’initiative « ressemble beaucoup aux différentes formations que nous sommes en train d’accomplir actuellement en Pologne, pour les soldats ukrainiens », a encore souligné Sébastien Lecornu. En outre, les forces spéciales françaises sont présentes dans le cadre de la Task Force Hydra.

Coalition internationale contre l’Etat islamique

L’opération Chammal comprend également un volet d’appui aérien à la coalition antiterroriste menée par les Etats-Unis, lancée en 2014 pour lutter contre l’Etat islamique en Irak et en Syrie. « Nous avons discuté de la présence des troupes françaises dans le cadre de la coalition internationale et de leur rôle important dans la lutte contre le terrorisme et les cellules » de l’EI, a ainsi expliqué en juillet Sébastien Lecornu louant le « travail décisif » en Irak des forces armées françaises, aux côtés de l’armée irakienne et « d’autres partenaires, dont le partenaire américain ».

Equipement militaire

« Notre objectif est d’aider l’Irak à devenir un pays souverain », détaillait, en juillet, le cabinet du ministre Sébastien Lecornu, cité dans les colonnes du Monde. C’est pourquoi les deux ministres ont discuté d’armement, en lien notamment avec « la sécurité de l’espace aérien » de l’Irak, selon le locataire du quai d’Orsay. Il a aussi évoqué « les discussions » menées par Bagdad avec le groupe français Thales : « des choses avancent déjà bien, notamment autour du radar GM400 et les discussions vont se poursuivre sur d’autres équipements, d’autres radars ».

En janvier, lors de sa visite à Paris, le Premier ministre irakien avait en effet rencontré des représentants des groupes français Thales et Dassault mais aussi de l’avionneur européen Airbus, pour discuter d’une potentielle acquisition par Bagdad de radars, d’avions de combat Rafale ou encore d’hélicoptères militaires. En mai, pour la première fois depuis très longtemps, les armées de l’air irakienne et française avaient tenu en Irak un exercice conjoint auquel avaient participé des Rafale.