Royaume-Uni: Elle «ne regrette pas» d'avoir rejoint Daesh mais veut rentrer au pays pour accoucher

TERRORISME Agée de 19 ans, elle se trouve « faible » d’abandonner Daesh en pleine déroute mais rentre pour assurer une vie normale à son enfant

20 Minutes avec AFP
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La ville détruite de Raqqa, bastion de Daesh en Syrie.
La ville détruite de Raqqa, bastion de Daesh en Syrie. — ABDULLAH AL-SHAM / AFP

Une Britannique de 19 ans, qui avait rejoint le groupe djihadiste Daesh en Syrie en 2015, a dit vouloir revenir au Royaume-Uni, même si elle ne regrette rien, selon son témoignage relayé jeudi par The Times.

Le quotidien a retrouvé Shamima Begum, originaire de l’est de Londres, dans le camp de réfugiés de Al-Hol, dans le nord-est de la Syrie. Elle est enceinte de neuf mois de son troisième enfant, après la mort de ses deux premiers bébés de maladie et de malnutrition. « Je sais ce que tout le monde pense de moi » au Royaume-Uni, a-t-elle confié, « parce que j’ai lu tout ce qui a été écrit sur moi en ligne. Mais je veux juste rentrer pour avoir mon enfant. Je ferai tout ce qui est nécessaire pour pouvoir rentrer et vivre tranquillement avec mon enfant ».

Mariée à un combattant de Daesh

La jeune fille avait fugué en Syrie en février 2015, avec deux condisciples, Kadiza Sultana, alors âgée de 16 ans, et Amira Abase, 15 ans, dont le sort est incertain. Elle a dit ne rien regretter. « Je ne regrette pas d’être venue ici », a-t-elle déclaré, se trouvant « faible » d’avoir abandonné Daesh en pleine déroute.

Elle a assuré avoir vécu une vie « normale » à Raqqa, « celle que je voulais », mariée à un combattant néerlandais de Daesh. Y avoir vu une tête coupée dans une poubelle ne l’a « pas du tout troublée ». Après la conquête de vastes régions en Syrie et en Irak en 2014, les djihadistes sont désormais acculés dans un secteur d’un peu plus d’un kilomètre carré dans l’est de la Syrie, selon un porte-parole d’une alliance arabo-kurde, les Forces démocratiques syriennes (FDS), qui poursuit son offensive contre le réduit.

Shamima Begum a fui les combats à Baghouz, à la frontière irakienne. Une loi anti-terroriste promulguée mardi au Royaume-Uni rend passible de dix ans d’emprisonnement le fait pour un Britannique de séjourner sans motif valable en Syrie, une mesure destinée à lutter contre le problème du retour des djihadistes étrangers dans leur pays d’origine. Ce nouveau texte renforce l’arsenal législatif britannique qui, jusqu’ici, exigeait des autorités la preuve que les personnes rentrant de Syrie y avaient mené des activités terroristes.