MH370: Circonstances du crash, localisation de l'épave: Que vont révéler les analyses du débris?
MONDE Les analyses du fragment d’aile retrouvé sur la côte réunionnaise ont débuté ce mercredi pour tenter d’élucider le mystère qui plane toujours au-dessus du crash…
Ce mercredi ont débuté au laboratoire DGA TA à Balma, près de Toulouse, les analyses du fragment d’aile retrouvé à La Réunion et susceptible de provenir de l’avion de la Malaysia Airlines disparu au-dessus de l’océan Indien en mars 2014. Des tests, chimiques et biologiques, vont être réalisés afin de tenter d’en apprendre un peu plus sur ce crash autour duquel plane toujours un mystère. Ces analyses permettront-elles d’élucider les circonstances du drame ou encore de localiser le reste de l’épave ? 20 Minutes fait le point.
Comment s’assurer que le débris provient bien du vol MH370 ?
Les enquêteurs vont d’abord tâcher d’identifier formellement la provenance de la pièce. L’analyse de la peinture, des matériaux utilisés, des procédés de fabrication et d’éventuelles inscriptions sur le débris devrait également éclairer les enquêteurs.
« Toute pièce aéronautique dispose d’un numéro de série, que l’on peut rapprocher de l’appareil sur lequel elle a été placée », indique François Nénin, rédacteur en chef du site Securevol. Pour l’heure, on sait que le fragment porte notamment l’inscription « 657BB », qui indique qu’il s’agit bien d’un flaperon de B777. « Or aucun Boeing 777 ne s’est crashé dans l’océan Indien, donc on peut raisonnablement supposer que le débris provient bien de l’appareil de la Malaysia. »
Les tests réalisés sur le fragment d’aile peuvent-ils permettre de déterminer les circonstances du crash ?
« Si l’avion s’était crashé à la suite d'une attaque de missile, comme cela a pu être avancé, ou dans l’explosion d’une bombe, on n’aurait pas pu retrouver un débris de cette taille, précise François Nénin. L’état relativement intègre du flaperon soutient davantage la thèse de l’accident et d’un choc de l’avion dans l’océan. »
« La Malaysia a d’abord tenté de le cacher, mais la feuille de route a révélé que l’avion transportait en soute 200 kg de batteries au lithium, dont l’acheminement à bord d’appareils transportant des passagers est formellement interdit ». Or c’est aussi en soute que se trouvent les bouteilles d’oxygène qui alimentent le cockpit. « Avec l’extrême instabilité des batteries au lithium, il est possible qu’un incendie se soit déclaré en soute avant de gagner le cockpit. » L’équipage aurait alors amorcé un retour vers Kuala Lumpur mais la dépressurisation du cockpit aurait entraîné une baisse de la température, « qui passerait de 25 à - 56 degrés », et une perte totale d’oxygène, « entraînant la mort des pilotes et laissant un avion fantôme s’abîmer dans l’océan », suppose le journaliste.
A quoi peut servir l’analyse des coquillages présents sur le débris d’avion ?
Elles n’ont l’air de rien, mais les balanes, ces petits crustacés accrochés sur le flaperon retrouvé à la Réunion, pourraient receler de précieuses informations. D’après certains chercheurs, l’espèce et l’âge de ces crustacés permettraient de déterminer combien de temps le débris d’avion est resté dans l’eau et dans quelle zone géographique.
S’il s’agit de Lepas, « nous pourrons alors dire avec certitude que l’accident s’est produit dans les eaux froides au sud-ouest de l’Australie », dévoile le géologue Hans-Georg Herbig. « Cela corroborerait les études de la société de télécommunications britannique Inmarsat, qui avait à l’époque situé la zone du crash au large de Perth, précisément au sud-ouest de l’Australie », abonde François Nénin. « Mais cette histoire restera la honte de l’aviation civile, critique-t-il. On a découvert qu’il était possible en 2014 de perdre un avion en plein ciel, une chose que l’on pensait impossible. »