La Corée du Nord tire deux missiles balistiques, selon Séoul
Menaces L’armée sud-coréenne a détecté deux missiles balistiques de courte portée qui ont volé sur une distance d’environ 620 kilomètres
Lundi a été marqué par le coup d’envoi d’une des plus importantes manœuvres conjointes de la Corée du Sud avec les Etats-Unis depuis cinq ans. Ce mardi, en réponse, la Corée du Nord a tiré deux missiles balistiques de courte portée, a annoncé Séoul. « Notre armée a détecté deux missiles balistiques de courte portée tirés […] entre 7h41 (23h41, heure française) et 7h51 » qui ont volé sur une distance d’environ 620 kilomètres, a déclaré l’état-major interarmées dans un communiqué.
« Nos forces armées ont renforcé leur surveillance et leur vigilance en prévision d’autres lancements, tout en se tenant prêtes à intervenir dans le cadre d’une coopération étroite entre la Corée du Sud et les États-Unis », a-t-il ajouté. Le porte-parole du gouvernement japonais Hirokazu Matsuno a indiqué que les missiles n’avaient pas atterri dans les eaux nippones. Tokyo soupçonne la Corée du Nord de vouloir se livrer à de « nouvelles provocations ».
Le « Freedom Shield »
Dimanche, Pyongyang a lancé deux missiles de croisière depuis un sous-marin, à la veille du début des exercices conjoints entre Séoul et Washington baptisés « Freedom Shield », qui doivent durer au moins dix jours et se focalisent sur « l’évolution de l’environnement de sécurité » due à l’agressivité redoublée de la Corée du Nord, ont déclaré les alliés.
Pyongyang a affirmé que ce lancement visait à vérifier ses « moyens de dissuasion nucléaire dans différents espaces », tout en critiquant les exercices entre les deux alliés. Ce type de manœuvres, destinées selon les deux alliés à lutter contre les menaces croissantes de Pyongyang, suscitent l’ire de la Corée du Nord. Elle les considère comme des répétitions générales à une invasion de son territoire et promet régulièrement une action « écrasante » en réponse à ceux-ci.
Manœuvres en vue d’une « guerre réelle »
L’armée sud-coréenne a indiqué que ces exercices impliqueraient « des procédures de temps de guerre pour repousser de potentielles attaques nord-coréennes et mener une campagne de stabilisation dans le Nord ». En 2022, Pyongyang a qualifié d'« irréversible » son statut de puissance nucléaire et a conduit un nombre record d’essais balistiques en violation de résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU.
La semaine dernière, le leader Kim Jong-un avait ordonné à son armée d’intensifier ses manœuvres militaires en vue d’une « guerre réelle ». Si Pyongyang justifie de manière systématique ses essais de missiles en pointant du doigt les exercices militaires du Sud, c’est aussi pour servir un objectif national, avance Leif-Eric Easley, professeur à l’Université Ewha de Séoul.
Des « démonstrations de force »
« Il s’agit en grande partie pour le régime de Kim de ne pas paraître faible alors qu’il est en proie à des difficultés économiques dans son pays et que la Corée du Sud parvient à renforcer sa puissance de feu conventionnelle et ses partenariats en matière de sécurité », a-t-il affirmé. « En conséquence, on peut s’attendre à de nouvelles démonstrations de force de la part de Pyongyang ».
Washington a réaffirmé à plusieurs reprises son engagement « sans faille » à défendre la Corée du Sud en utilisant « toute la gamme de ses capacités militaires, y compris nucléaires ». Pour sa part, la Corée du Sud souhaite apaiser une opinion qui semble s’inquiéter de l’engagement des États-Unis en faveur de la dissuasion dite élargie, qui veut que les moyens militaires de Washington, y compris les armes nucléaires, servent à prévenir les attaques contre ses alliés.