Chine : Xi Jinping qualifié de « dictateur » à la télé, Pékin convoque l’ambassadrice d’Allemagne

rappel à l’ordre Les propos tenus sur la chaîne américaine Fox News par la cheffe de la diplomatie allemande sont considérés par la Chine comme « une provocation politique ouverte »

20 Minutes avec AFP
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Le président chinois Xi Jinping lors d'une allocution télévisée. Illustration.
Le président chinois Xi Jinping lors d'une allocution télévisée. Illustration. — Ju Peng

Au rapport ! L’ambassadrice d’Allemagne à Pékin a été convoquée au ministère chinois des Affaires étrangères, a annoncé Berlin ce lundi. Cette mise au point fait suite aux propos tenus, le 14 septembre sur la chaîne américaine Fox News, par Annalena Baerbock, la cheffe de la diplomatie allemande, qui a qualifié le président Xi Jinping de « dictateur ».

Evoquant la guerre en Ukraine, la cheffe de la diplomatie, issue du parti des Verts, avait plus précisément déclaré : « Si Poutine devait gagner cette guerre, quel signe cela enverrait-il aux autres dictateurs dans le monde, comme Xi, comme le président chinois ? C’est pourquoi l’Ukraine doit gagner cette guerre ».

La Chine a qualifié lundi de « provocation politique ouverte » les dires d’Annalena Baerbock. « Ces commentaires sont extrêmement absurdes et constituent une grave atteinte à la dignité politique de la Chine », a estimé lundi Mao Ning, la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, au cours de sa conférence de presse quotidienne.

Critique réitérée mais en version soft

Un porte-parole du chancelier allemand Olaf Scholz, interrogé lundi à Berlin, a jugé que la façon dont la Chine est gouvernée, via un système de « parti unique », ne correspondait « pas à [nos] idées démocratiques ». Il n’a cependant pas repris le terme de « dictateur » utilisé par la ministre.

La Chine est le premier partenaire commercial de l’Allemagne mais cette dernière durcit depuis plusieurs mois le ton vis-à-vis du régime chinois tout en cherchant à réduire la dépendance de son économie et à mieux protéger ses intérêts stratégiques face à une Chine « de plus en plus offensive ».