Droit des femmesLa politique sexiste des talibans, « un crime contre l’humanité » pour le G7

Afghanistan : L’abolition des droits des femmes peut constituer « un crime contre l’humanité », menace le G7

Droit des femmesLes ministres des Affaires étrangères du G7 appellent le régime taliban à revenir sur sa décision d’interdire aux femmes l’accès aux études supérieures
20 Minutes avec AFP

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Jeudi, le G7 est monté au créneau contre la politique d’abolition des droits des femmes par les talibans. Précisant que les décisions prises peuvent être constituées « un crime contre l’humanité », les ministres des Affaires étrangères du G7 appellent le régime taliban à revenir sur sa décision d’interdire aux femmes l’accès aux études supérieures.

« Les politiques des talibans visant à effacer les femmes de la vie publique auront des conséquences sur les relations de nos pays avec les talibans », avertissent les ministres via un communiqué diffusé jeudi. Et ils avertissent Kaboul d’éventuelles conséquences devant la Cour pénale internationale de La Haye : « la persécution sexiste peut constituer un crime contre l’humanité en vertu du Statut de Rome, auquel l’Afghanistan est un Etat partie ».

Une mesure « profondément choquante »

Mercredi, le ministère français des Affaires étrangères a condamné « avec la plus grande fermeté » cette mesure « profondément choquante ». « Cette décision vient s’ajouter à la liste des innombrables violations et restrictions aux droits et libertés fondamentales des Afghanes prononcées par les Talibans », a réagi la porte-parole du quai d’Orsay Anne-Claire Legendre au cours d’un point presse. « La France rappelle son engagement constant en faveur d’un droit universel à l’éducation et son attention particulière à la défense des droits des filles, des adolescentes et des femmes ».

Les Nations unies sont « profondément préoccupées » a déclaré mardi Ramiz Alakbarov, représentant spécial adjoint du chef de l’ONU pour l’Afghanistan. « L’éducation est un droit humain fondamental. Une porte fermée à l’éducation des femmes est une porte fermée à l’avenir de l’Afghanistan », a-t-il tweeté.



Déjà privées d’enseignement secondaire en Afghanistan depuis l’accession au pouvoir des fondamentalistes islamistes, les Afghanes ont vu leurs droits se réduire comme peau de chagrin. En plus d’être privées d’étudier, les femmes sont également bannies de la plupart des emplois publics ou payées une misère pour rester à la maison.

Elles n’ont pas le droit non plus de voyager sans être accompagnées d’un parent masculin et doivent se couvrir d’une burqa ou d’un hijab lorsqu’elles sortent de chez elles. En novembre, les talibans leur ont également interdit d’entrer dans les parcs, jardins, salles de sport et bains publics.