Grèce: De nouvelles élections législatives vont avoir lieu

CRISE Les discussions qui avaient lieu à la mi-journée entre les partis politiques ont échoué...

M.Gr avec agences
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Le parlement grec à Athènes, le 7 mai
Le parlement grec à Athènes, le 7 mai — Thanassis Stavrakis/AP/SIPA

De nouvelles élections législatives vont avoir lieu en Grèce après l'échec, ce mardi, des discussions entre partis politiques sur la formation d'un gouvernement de coalition, a annoncé la présidence grecque. Un gouvernement chargé des affaires courantes sera nommé mercredi, a précisé un porte-parole de la présidence. «Nous nous dirigeons vers des élections», a-t-il dit à des journalistes.

Evangelos Venizelos, chef de file du Parti socialiste (Pasok), a déclaré: «pour l'amour de Dieu, allons vers un mieux plutôt que vers le pire !», en s'adressant à la presse à sa sortie du palais présidentiel. Un peu plus tôt, Panos Kammenos, chef de file des Grecs indépendants (GI, droite), avait indiqué qu'aucun accord n'avait été trouvé lors de la réunion au palais présidentiel à Athènes.

Le dirigeant socialiste grec Evangélos Vénizélos a annoncé que la Grèce devrait «hélas» retourner à des élections législatives, en principe dans un mois, faute d'un accord sur la formation d'un gouvernement de coalition. «Nous allons de nouveau vers des élections, dans quelques jours, dans de très mauvaises conditions», a affirmé Evangélos Vénizélos, à l'issue d'une réunion cruciale avec quatre autres chefs de partis politiques, convoquée par le chef de l'Etat Carolos Papoulias.

«Les efforts de formation d'un gouvernement se sont conclus sans succès», a confirmé un communiqué de la présidence, lu en direct par un journaliste de la télé publique Net. Carolos Papoulias doit convoquer mercredi à 12h les chefs de tous les partis pour mettre en place un gouvernement intérimaire, chargé d'expédier les affaires courantes en attendant la tenue de nouvelles législatives anticipées.

Menace d'une faillite prochaine

Depuis les élections législatives du 6 mai, marquées par l'affaiblissement spectaculaire des grands partis, tous les efforts déployés pour former un gouvernement de coalition ont buté sur les positions incompatibles des partisans et des adversaires de l'austérité. Cette paralysie institutionnelle laisse planer la menace d'une faillite prochaine de la Grèce, ce qui alimente la crise des dettes dans la zone euro.

Arrivée en deuxième position le 6 mai, la Coalition de la gauche radicale (Syriza), formation hostile aux plans d'austérité exigés par les créanciers internationaux, fait désormais figure de favorite pour le prochain scrutin. La première place est assortie d'une prime de 50 sièges à la Vouli, qui en compte 300.

Plus d'une semaine après les élections législatives du 6 mai qui n'ont pas permis de dégager de majorité, les chefs de files de tous les partis représentés au parlement, à l'exception de la formation d'extrême droite Aube dorée, avaient été convoqués mardi au palais présidentiel pour tenter de sortir le pays de l'impasse.

Réunion de la dernière chance

La réunion de ce mardi était celle de la dernière chance pour constituer un gouvernement «de personnalités» en vue de sortir le pays de l'impasse politique, qui inquiète les partenaires européens et les créanciers de la Grèce, UE et FMI.

Les participants à cette réunion étaient le dirigeant conservateur de la Nouvelle-Démocratie, Antonis Samaras, Evangélos Vénizélos et les chefs de la Gauche radicale Syriza, Alexis Tsipras, de la Gauche démocratique, Fotis Kouvelis et de la formation nationalo-populiste Grecs indépendants, Panos Kammenos. Le parti néonazi n'y a pas été invité, et les communistes ont décliné l'invitation. «La Grèce se dirige vers des élections, la réunion n'a pas donné de résultat,», a déclaré Fotis Kouvelis, après la fin de cette réunion.

Ce dirigeant avait proposé «un gouvernement oecuménique» mais en raison «du refus du parti de la Gauche radicale Syriza, ce gouvernement n'a pas pu être constitué», a-t-il dit.

Sortie de la zone euro

Lundi, le président de l'Eurogroupe Jean-Claude Juncker s'en était pris aux responsables évoquant de plus en plus ouvertement une sortie de la Grèce de la zone euro, en estimant que l'hypothèse relevait de la «propagande» et du «non-sens».

Les nouvelles élections seront organisées à la mi-juin et pourraient  voir les partis opposés à l'austérité obtenir la majorité et entraîner  le pays vers une possible sortie de la zone euro.

>>Les raisons de l'impasse politique en Grèce