Verdict le 3 mai dans le procès «Persépolis» en Tunisie
La justice tunisienne prononcera le 3 mai le verdict du procès du directeur de la télévision privée Nessma jugé pour blasphème après la diffusion en octobre de «Persépolis», film d'animation de Marjane Satrapi dans lequel figure une représentation d'Allah, ce qu'interdit l'islam.
Le procès de Nabil Karoui a repris jeudi dans un climat très tendu à Tunis. Des dizaines de salafistes étaient réunis devant le tribunal, certains arborant des drapeaux noirs avec des versets islamiques et des pancartes appelant à l'exécution du directeur de la chaîne de télévision.
«C'est le procès de la liberté d'expression en Tunisie après la révolution et il met en danger les Tunisiens qui veulent avoir le droit de s'exprimer sans demander la permission aux chefs religieux», a déclaré Karoui jeudi à des journalistes.
L'image de la Tunisie à l'étranger
«J'espère que l'on va pouvoir tourner la page une bonne fois pour toute et que l'on pourra retourner calmement au travail à Nessma», a-t-il ajouté. L'accusation a expliqué elle qu'il fallait poser des limites à la liberté d'expression et que ce film était une attaque contre les croyances religieuses.
Karoui risque une peine de trois ans de prison, mais selon des observateurs, il ne devrait pas être condamné à une peine d'emprisonnement.
Amnesty International a demandé mercredi la levée des charges pesant contre Karoui, à l'instar de la classe politique laïque tunisienne, qui a défendu le directeur de Nessma tout au long du procès. «Un procès à cause de la diffusion d'un film nuit à l'image de la Tunisie à l'étranger», a déclaré Nejib Chebbi, qui appartient à une formation tunisienne laïque.