Mort de Trayvon Martin: George Zimmerman inculpé de «meurtre au second degré»

JUSTICE La première étape, avant un procès qui promet d'être ultra-médiatisé

Philippe Berry
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Trayvon Martin, 17 ans, tué le 26 février 2012 à Sanford en Floride par George Zimmerman (à droite, photo du Orlando Sentinel), 28 ans, qui plaide la légitime défense.
Trayvon Martin, 17 ans, tué le 26 février 2012 à Sanford en Floride par George Zimmerman (à droite, photo du Orlando Sentinel), 28 ans, qui plaide la légitime défense. — DR

Dernière info (0h30):  George Zimmermann a été inculpé pour «le meurtre au second degré» de  Trayvon Martin. Zimmermann, qui s'est rendu de lui-même, a été placé en détention provisoire.

George Zimmerman va sans doute devoir défendre sa version des faits lors d'un procès. Mercredi soir, le procureur spécial en charge du meurtre de Trayvon Martin devrait annoncer son inculpation, selon NBC et CNN. Zimmerman, qui a reconnu avoir tué cet adolescent afro-américain de 17 ans, le 27 février dernier, alors qu'il effectuait une ronde de quartier, plaide la légitime défense.

On ne connait pas encore le chef d'accusation retenu par Angela Corey. Parce qu'elle avait renoncé à convoquer un «grand jury» pour inculper Zimmerman, le «meurtre au premier degré» (le plus grave, qui nécessite souvent une préméditation) ne pourra pas être retenu.

«Faire toute la lumière»

Zimmerman, d'origine hispanique, effectuait une ronde de quartier et a pris en chasse Trayvon Martin, jugeant son comportement «suspect». Il affirme que l'adolescent l'a attaqué alors qu'il regagnait sa voiture, lui a saisi la tête et l'a cognée contre la chaussée à plusieurs reprises. Dans un premier temps, une vidéo filmée par une caméra de surveillance du poste de police ne semblait pas révéler de blessures. Mais une fois l'image retouchée, des marques sont visibles sur l'arrière de la tête de Zimmerman.

Lors du procès, plusieurs éléments pourraient faire pencher la balance dans un sens ou dans l'autre. Dans un enregistrement, un cri perçant «à l'aide» est entendu. Selon plusieurs experts cités par les médias américains, il ne s'agit a priori pas de la voix de Zimmerman –le seule dont ils disposaient pour leur analyse. L'enregistrement de l'appel téléphonique de l'accusé à la police sera sans doute analysé avec minutie. On entend Zimmerman lâcher «ces enfoirés, ils pensent toujours s'en tirer» et peut-être utiliser une insulte raciale –les experts ne sont pas tous d'accord sur ce point.

Le département américain de la Justice a prévenu qu'il mènerait une enquête parallèle pour «faire toute la lumière» sur l'affaire et déterminer si le crime était passible d'une cour fédérale et pas simplement locale. Barack Obama, lui, s'était ému, déclarant: «Si j'avais eu un fils, il ressemblerait beaucoup à Trayvon.»