Syrie: Retour à Baba Amro pour Edith Bouvier

TÉMOIGNAGE a journaliste publie, ce vendredi, un long article sur l'hôpital de campagne de l'armée Syrienne libre, à Baba Amro, où elle a reçu les premiers soins...

Mathieu Gruel
— 
Capture d'écran d'une vidéo montrant la journaliste française Edith Bouvier à Homs (Syrie), le 23 février 2012.
Capture d'écran d'une vidéo montrant la journaliste française Edith Bouvier à Homs (Syrie), le 23 février 2012. — 20MINUTES.FR

«Edith Bouvier, envoyée spéciale à Homs». Blessée dans un bombardement à Baba Amro, avant d'être rapatriée en France le 2 février, la journaliste française signe ce vendredi un long reportage dans le Figaro. En deuxième page du quotidien, elle replonge dans l'enfer de ce quartier rebelle de la ville syrienne de Homs.

Un fermier devenu anesthésiste

Dans un long article, elle décrit l'atmosphère de cet hôpital «de campagne», où elle a reçu les premiers soins après avoir été blessée. La jeune femme raconte l'afflux des blessés, «qui continue d'augmenter» et le balai des voitures, qui arrivent en klaxonnant pour les déposer dans «cet immeuble transformé en hôpital».

Elle rapporte également le dénuement de ces médecins, par ailleurs souvent inexpérimentés. Comme Hassan, «devenu anesthésiste du fait des circonstances», qui explique qu'avant «il était fermier». Ou Saher, jeune infirmier bénévole, «actuellement en troisième année d'études» et qui a «choisi de venir», pour «aider les siens».

«Chaque jour, la situation empire»

Et malgré toutes les horreurs qui émaillent les journées de ces personnels soignants, on perçoit l'espoir, ténu. «Chaque jour, la situation empire. On tient, malgré le manque de sommeil, en se disant que cela va s’arranger», rapporte l'un d'eux, avant de lâcher: «On va continuer tant qu'on pourra, tant que l'hôpital tiendra le choc.»

«Vision dantesque»

Le chaos qui règne alentour y est également détaillé. «Les roquettes et les obus, qui tous les jours se mettent à pleuvoir sur la ville». Les «magasins, qui ont tous baissé leur rideau», «le bruit sinistre d'un drone de l'armée de Bachar Al-Assad, qui patrouille nuit et jour dans le ciel de Baba Amro». «Les éclats d’obus, des restes de murs éventrés, des maisons écroulées», ainsi que les descriptions de «voitures brûlées ou les traces d’un précédent massacre», complètent cette «vision dantesque».

Actuellement soignée dans un hôpital en France, où elle a été longuement opérée de la jambe jeudi, rapporte Le Figaro, Edith Bouvier brosse également le quotidien de ces civils, qui tentent de vivre, privés «d'électricité, d'eau, de fuel...» Privés de tout, sauf de courage.