Syrie: La journaliste Edith Bouvier toujours bloquée à Homs, opération meurtrière pour son confrère Paul Conroy

CONFLIT L'évacuation de la journaliste française, organisée par des militants syriens, a échoué...

20 Minutes avec AFP
— 
Capture d'écran d'une vidéo montrant la journaliste française Edith Bouvier à Homs (Syrie), le 23 février 2012.
Capture d'écran d'une vidéo montrant la journaliste française Edith Bouvier à Homs (Syrie), le 23 février 2012. — 20MINUTES.FR

La journaliste française Edith Bouvier serait toujours bloquée à Homs, en Syrie, selon les autorités françaises, alors que l'opération d'évacuation vers le Liban du journaliste britannique Paul Conroy a été très meurtrière pour les militants qui l'ont organisée.

En France, l'annonce de l'exfiltration réussie de Paul Conroy, blessé depuis le 22 février, couplée aux déclarations d'un responsable libanais sur la présence d'Edith Bouvier au Liban, a quant à elle semé la confusion à l'Elysée. Le président Nicolas Sarkozy a en tout cas annoncé mardi qu'elle était «saine et sauve» au Liban avant de s'excuser et de se rétracter.

Tenter une exfiltration de nuit

Au lendemain d'une journée confuse, marquée par des informations  contradictoires sur le sort des journalistes occidentaux d'Homs,  l'épicentre de la contestation syrienne, il est possible de reconstituer  en partie les événements de la nuit de lundi à mardi qui ont permis  l'exfiltration de Paul Conroy, reporter du Sunday Times.

Après les échecs répétés du Croissant rouge syrien et du Comité international de la Croix rouge (CICR) pour évacuer les journalistes occidentaux, les militants syriens ont décidé de tenter une exfiltration de nuit. Avaaz, une ONG d'activisme en ligne, fondée en 2007 et plus réputée pour ses campagnes pour la défense des droits de l'Homme, a joué un rôle pivot dans cet exfiltration avec les militants syriens et les rebelles de l'Armée syrienne libre (ASL).

Treize militants syriens morts dans l'opération

La nuit venue, blessés syriens, journalistes occidentaux et militants ont quitté Homs en convoi. Selon Ricken Patel, le président d'Avaaz interrogé par plusieurs médias, «la colonne de journalistes a été pilonnée et ils ont été séparés en deux». Le «groupe de tête», avec Paul Conroy, a pu quitter Homs et regagner la frontière libanaise à une trentaine de kilomètres.

Les trois autres journalistes, Edith Bouvier grièvement blessée à la jambe, son compatriote William Daniels et l'Espagnol Javier Espinosa, ont dû rebrousser chemin. La journaliste française «était portée sur un brancard et c'était trop dangereux pour elle d'aller plus loin». Selon Avaaz, au moins treize militants syriens ont péri dans cette opération d'exfiltration. Finalement, Javier Espinosa est arrivé lui aussi mercredi au Liban «en parfait état de santé», selon son journal, El Mundo.

Bombardé pendant 25 jours

Ultime complication pour les habitants du quartier rebelle de Baba Amro, à  Homs: l'armée syrienne y a lancé ce mercredi un assaut terrestre et fouille «chaque  cave et tunnel à la recherche d'armes et de terroristes» après l'avoir  bombardé sans répit durant 25 jours, selon une source de sécurité à  Damas.

La journaliste du quotidien Le Figaro a été grièvement blessé le 22  février lors d'un bombardement qui a coûté la vie à la journaliste du  Sunday Times Marie Colvin et au photographe français Rémi Ochlik.