Crise grecque: Des législatives anticipées en avril, l'UE toujours sceptique sur l'application du plan d'austérité
SYNTHESE Au lendemain de l'adoption du plan d'un nouveau plan de rigueur par le parlement, Athènes est à nouveau mise sous pression par ses partenaires européens...
«Adopter le plan d’austérité est une chose, l’appliquer en est une autre». La phrase est signée Michael Spindelegger, ministre autrichien des Affaires étrangères, et elle résume bien l'humeur des gouvernements européens vis-à-vis de la Grèce. Au lendemain d'une poussée de violence, le gouvernement grec a ainsi été fortement invité ce lundi par ses partenaires européens à présenter de nouveaux gages de sa volonté de réforme. Et ce, en dépit de l'adoption d'un plan d'austérité par un Parlement assiégé par des milliers de manifestants.
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La loi votée par 199 députés sur 300, sur fond d'émeutes à Athènes, prévoit 3,3 milliards d'économies par le biais de nouvelles baisses des salaires et des retraites et d'une vague de suppressions d'emplois dans la fonction publique. Ces dispositions sont exigées par la «troïka» (Fonds monétaire international, Union européenne et Banque centrale européenne) en échange d'un plan d'aide de 130 milliards d'euros indispensable avant le 20 mars, date d'une importante échéance de la dette grecque (14,5 milliards d'euros à rembourser).
Législatives anticipées en avril
L'UE a salué le vote du Parlement grec tout en rappelant les autres conditions posées à l'octroi des fonds promis, afin d'éloigner le spectre d'un défaut de paiement désordonné «aux conséquences dévastatrices» le mois prochain. D'ici une réunion des ministres des Finances de la zone euro mercredi, le gouvernement de Lucas Papadémos doit expliquer comment il compte économiser 325 millions d'euros sur les 3,3 milliards, et obtenir un engagement écrit des partis politiques à appliquer les termes de l'accord.
Le porte-parole du gouvernement grec a annoncé que «des élections législatives [anticipées] auront lieu en avril», et que les dirigeants des partis de la coalition gouvernementale devaient s'engager avant mercredi, par écrit, sur l'application des mesures d'austérité votées dans la nuit. Les adversaires de l'austérité ont, de leur côté, souligné que celle-ci condamne la Grèce à s'enfoncer toujours davantage dans la récession, sans possibilité de trouver des recettes, faute de croissance.
En France, plusieurs candidats à l'élection présidentielle craignent que la situation grecque ne se produise dans l'Hexagone. Ce lundi soir, la candidate écologiste Eva Joly a annoncé un déplacement pour soutenir le peuple grec dès vendredi. Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche, le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan, ainsi que l'ancien porte-parole du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) Olivier Besancenot, ont eux manifesté devant l'ambassade de Grèce à Paris.