Crise grecque: Des législatives anticipées en avril, l'UE toujours sceptique sur l'application du plan d'austérité

SYNTHESE Au lendemain de l'adoption du plan d'un nouveau plan de rigueur par le parlement, Athènes est à nouveau mise sous pression par ses partenaires européens...

N. Bu. et B.D. avec Reuters
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Un manifestant agite un drapeau grec devant le Parlement, sur la place Syntagma à Athènes (le 12 février 2012)
Un manifestant agite un drapeau grec devant le Parlement, sur la place Syntagma à Athènes (le 12 février 2012) — Dimitri Messinis/AP/SIPA

«Adopter le plan d’austérité est une chose, l’appliquer en est une autre». La phrase est signée Michael Spindelegger, ministre autrichien des Affaires étrangères, et elle résume bien l'humeur des gouvernements européens vis-à-vis de la Grèce. Au lendemain d'une poussée de violence, le gouvernement grec a ainsi été fortement invité ce lundi par ses partenaires européens à  présenter de nouveaux gages de sa volonté de réforme. Et ce, en dépit de l'adoption d'un plan d'austérité par un Parlement assiégé par des  milliers de manifestants.

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La loi votée par 199 députés sur 300, sur fond d'émeutes à Athènes,  prévoit 3,3 milliards d'économies par le biais de nouvelles baisses des  salaires et des retraites et d'une vague de suppressions d'emplois dans  la fonction publique. Ces dispositions sont exigées par la «troïka» (Fonds monétaire  international, Union européenne et Banque centrale européenne) en  échange d'un plan d'aide de 130 milliards d'euros indispensable avant le  20 mars, date d'une importante échéance de la dette grecque (14,5  milliards d'euros à rembourser).

Législatives anticipées en avril

L'UE a salué le vote du Parlement grec tout en rappelant les autres  conditions posées à l'octroi des fonds promis, afin d'éloigner le  spectre d'un défaut de paiement désordonné «aux conséquences  dévastatrices» le mois prochain. D'ici une réunion des ministres des Finances de la zone euro  mercredi, le gouvernement de Lucas Papadémos doit expliquer comment il  compte économiser 325 millions d'euros sur les 3,3 milliards, et obtenir  un engagement écrit des partis politiques à appliquer les termes de  l'accord.

Le porte-parole du gouvernement grec a annoncé que «des élections législatives [anticipées] auront lieu en avril», et que les dirigeants des  partis de la  coalition gouvernementale devaient s'engager avant  mercredi, par écrit,  sur l'application des mesures d'austérité votées  dans la nuit. Les adversaires de l'austérité ont, de leur côté, souligné que celle-ci condamne la Grèce à s'enfoncer toujours davantage dans la récession, sans possibilité de trouver des recettes, faute de croissance.

En France, plusieurs candidats à l'élection présidentielle craignent que la situation grecque ne se produise dans l'Hexagone. Ce lundi soir, la candidate écologiste Eva Joly a annoncé un déplacement pour soutenir le peuple grec dès vendredi. Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de  gauche, le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan, ainsi que l'ancien porte-parole du Nouveau  parti  anticapitaliste (NPA) Olivier Besancenot, ont eux manifesté devant l'ambassade de Grèce à Paris.