Fukushima: le Japon a-t-il mal géré la catastrophe?
NUCLEAIRE Selon l'AIEA, le Japon n'a pas respecté la convention d'assistance prévue en cas d'accident nucléaire...
Rétropédalage pour l'AIEA? L'agence internationale pour l'énergie atomique critique la réaction du Japon après l'accident de Fukushima, qui n'a notamment pas mis en oeuvre la convention d'assistance prévue par l'agence en cas d'accident nucléaire, selon un rapport qui doit être publié lundi lors d'une conférence sur la sécurité nucléaire. Et ce quinze jours après avoir jugé la réaction des Japonais exemplaire.
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Mauvaise gestion?
L'AIEA souligne que Tokyo aurait dû recourir à cette convention après le séisme et le tsunami qui ont endommagé les installations nucléaires de la centrale de Fukushima, selon un rapport dont l'AFP a eu connaissance.
Cette convention sur l'assistance en cas d'accident nucléaire régit la coopération entre Etats et avec l'AIEA pour organiser l'aide, la sécurité et la communication le cas échéant.
Le Japon n'a jamais mis en oeuvre cette convention, dénonce l'AIEA dans son rapport rédigé sur la base d'une visite d'experts au Japon en mai.
Défauts de sécurité
Le pays n'a également pas correctement mis en oeuvre le principe, recommandé par l'AIEA, d'avoir des mesures de sécurité à plusieurs niveaux contre les menaces extérieures, selon le rapport.
Les normes de sécurité édictées par l'AIEA ne sont toutefois pas contraignantes pour les Etats membres.
Les mesures anti-tsunami, renforcées en 2002, n'ont pas été évaluées par les autorités de surveillance, épingle encore l'AIEA.
Lors d'une version préliminaire du rapport, remise début juin aux pays membres de l'AIEA, l'agence avait souligné que les risques de tsunami avaient été sous-estimés, mais avait salué la réaction «exemplaire» du pays face à la catastrophe. Au début du mois de juin, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) avait de son côté épinglé «un échec collectif en matière de sécurité nucléaire».
Des techniciens vont avoir accès à un deuxième réacteur
Tokyo Electric Power (Tepco) a par ailleurs annoncé qu'elle allait ouvrir dimanche soir un accès à un deuxième réacteur de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima afin d'envoyer pour la première fois des équipes de techniciens sur place.
Début mai, des ouvriers avaient pénétré pour la première fois dans le bâtiment d'un réacteur, le n°1. Huit d'entre eux sont aujourd'hui victimes d'irradiations excessives. Des mesures avaient également été prises dans le réacteur n°2, mi-mai, révélant une situation encore pire que prévue.
Le 11 mars dernier, un séisme et un tsunami géant ont dévasté le nord-est du Japon, endommageant fortement la centrale Fukushima Daiichi (N°1).
Une conférence sur la sécurité nucléaire après la catastrophe de Fukushima, organisée par l'AIEA, se tiendra à Vienne de lundi à vendredi prochains. Le rapport définitif des experts qui se sont rendus au Japon y sera remis aux 151 Etats membres.