Syrie: 34 manifestants tués à Hama, la répression se poursuit dans le pays
MONDE Les opposants au président Al-Assad sont descendus dans la rue pour la 11e semaine consécutive...
Les manifestations antigouvernementales ne faiblissent pas en Syrie, la répression non plus. Trente-quatre manifestants auraient été tués ce vendredi à Hama par les forces de sécurité syriennes dont le déploiement n'a pas découragé les opposants au président Bachar al Assad de descendre dans la rue pour la onzième semaine consécutive.
Des habitants de Hama, à 200 km au nord de la capitale Damas, ont rapporté que les forces de sécurité et des tireurs avaient ouvert le feu sur des dizaines de milliers de manifestants rassemblés dans le centre-ville et que de nombreux blessés avaient été transportés à l'hôpital voisin.
Des manifestations tous les vendredis
Selon l'organisation syrienne de défense des droits de l'homme Saouassiah, dix personnes ont été tuées. L'Observatoire syrien pour les droits de l'homme fait état pour sa part de 34 morts et de nombreux blessés, certains dans un état grave.
Les manifestations prennent une résonance particulière à Hama, où en 1982 le père de Bachar, Hafez al Assad, avait brutalement réprimé un soulèvement des Frères musulmans, faisant des milliers de morts. Comme tous les vendredis depuis la mi-mars, les manifestants se sont rassemblés à l'issue de la prière du vendredi pour réclamer le départ de Bachar al Assad, qui a succédé à son père il y a onze ans.
Le régime réprime et tient bon
Les forces de sécurité ont également ouvert le feu à Deir al Zor, dans l'est du pays, et dans le quartier de Barzeh à Damas. Selon des témoins, des milliers de personnes ont défilé dans la province d'Idlib, dans plusieurs banlieues de Damas, à Homs et Hama et dans les villes de Madaya et Zabadani, dans l'Ouest.
Dans la ville de Deraa, dans le Sud, où ont éclaté les premières manifestations il y a onze semaines, des centaines de manifestants ont bravé le couvre-feu en défilant dans les rues, a dit un habitant. Malgré la répression, les manifestations se poursuivent sans toutefois parvenir à renverser le régime en place, notent les analystes.
La communauté internationale durcit le ton
Selon les organisations de défense des droits de l'homme, plus de 1.000 civils ont été tués par les forces de l'ordre depuis le début de la contestation. Les autorités syriennes accusent des groupes armés soutenus par les islamistes et l'étranger d'ouvrir le feu sur les civils et sur les forces de sécurité. Assad, qui depuis le début de la contestation a alterné répression et propositions de réforme, n'est pas parvenu à faire taire les appels au renversement de son régime.
L'amnistie générale, qui a conduit à la libération de centaines de prisonniers politiques, et la proposition d'un dialogue national n'ont pas été jugées suffisantes par l'opposition. Face à la répression, la communauté internationale a durci le ton et les Etats-Unis, l'Union européenne, et l'Australie ont adopté des sanctions à l'encontre du régime, tout en se gardant d'évoquer une intervention militaire comme en Libye.