L'ONU condamne la Syrie

Reuters
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Le Conseil des droits de l'homme de l'Onu (CDH) a voté ce vendredi à Genève  une résolution américaine condamnant la sanglante répression des  manifestations pro-démocratie en Syrie.

Le texte a été adopté par 26 voix pour, neuf contre et sept  abstentions. Cinq délégations, dont celles de la Jordanie, du Qatar et  de Bahreïn, étaient absentes.

Le Conseil a demandé la création d'une commission d'enquête pour  faire la lumière sur l'attitude des forces de l'ordre et opposer par  ailleurs une fin de non-recevoir à la candidature de la Syrie, qui  espérait intégrer l'instance le mois prochain.

Tirs de chars sur les civils

A l'ouverture de la séance extraordinaire organisée à la demande de  Washington, les délégations américaine et européennes s'étaient  efforcées de rallier les suffrages latino-américains et africains  nécessaires à l'adoption de la résolution.

Dans son discours d'ouverture, Kyung-wha Kang, adjointe du haut  commissaire aux droits de l'homme de l'Onu, a accusé l'armée syrienne de  faire tirer les chars dans des zones densément peuplées et d'assiéger  des villes entières.

«On rapporte que des tireurs embusqués ouvrent le feu sur des  personnes tentant de venir en aide aux blessés ou d'évacuer les morts  des lieux publics», a-t-elle dit, parlant d'atteintes aux droits de  l'homme «nombreuses, continues et flagrantes».

Discrédit sur la candidature de la Syrie

Julie de Rivero, au nom de l'organisation Human Rights Watch,  souligne quant à elle que «le Conseil des droits de l'homme doit faire  savoir sans équivoque (au président Bachar al) Assad que la répression  violente de manifestations pacifiques est inacceptable et qu'elle aura  des conséquences».

«Les gouvernements doivent dire clairement à la Syrie que ses  exactions effrénées discréditent sa candidature», ajoute-t-elle,  évoquant la campagne de Damas pour l'obtention d'un siège au Conseil des  droits de l'homme.

L'Assemblée générale de l'Onu doit se prononcer le 20 mai.  Selon le mouvement syrien de défense des droits de l'homme  Souassiah, la répression a fait au moins 500 morts depuis le 18 mars en  Syrie.