Immigration: L'UE attend une action «ferme et claire» de Tunis

Reuters
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L'Union européenne attend de la Tunisie une action "ferme et claire"  pour endiguer le flux de migrants fuyant le pays, a déclaré le président  de la Commission européenne, José Manuel Barroso, en soulignant que la  coopération est essentielle à un renforcement des relations.

Le flux migratoire en provenance de Tunisie s'est fortement accentué  depuis qu'avec la chute du président Zine Ben Ali, en janvier, le  contrôle de la frontière tunisienne est devenu moins rigoureux, incitant  des milliers de jeunes hommes à tenter de gagner l'Europe en quête de  travail.

L'île italienne de Lampedusa a vu arriver depuis janvier quelque 25.000 migrants à bord d'embarcations de fortune.

"L'immigration doit être considérée comme un défi commun, une  responsabilité partagée", a dit Barroso à des journalistes à l'issue  d'une rencontre avec le Premier ministre tunisien Beji Caid Sebsi.

"Nous attendons de la Tunisie une action ferme et claire, portant  sur la réadmission de ses migrants qui se trouvent en situation  irrégulière en Europe ainsi que sur la lutte contre l'immigration  illégale".

Barroso a indiqué que le bloc envisageait de débloquer 140 millions  d'euros de fonds supplémentaires pour la Tunisie pour la période  2011-2013, s'ajoutant au budget existant de 257 millions d'euros.

"L'émigration n'est pas la solution aux défis économiques de ce  pays. La solution à long terme est le développement économique et  social. L'engagement de la Tunisie est crucial pour notre coopération.  Nous sommes prêts à aider avec des moyens supplémentaires, mais nous  avons aussi besoin de l'engagement des autorités tunisiennes".

"En Europe, il serait temps que nous ayons une politique commune sur  l'immigration, la Commission réclame depuis longtemps une politique  commune", a dit Barroso lors d'une deuxième conférence de presse,  ajoutant qu'il a demandé à la Tunisie d'honorer des accords antérieurs  sur les migrants en situation irrégulière.

Barroso a aussi rencontré le président tunisien par intérim, Fouad  Mebazza, pour discuter de la transition depuis la révolte populaire qui a  renversé Ben Ali.

Il a rendu hommage au peuple "courageux" de Tunisie et a assuré que  l'UE était prête à négocier un accès plus généreux des produits  tunisiens au marché européen une fois que la Tunisie aurait élu un  gouvernement.