Journée de colère en Libye
SOULEVEMENT Opposants et partisans du régime de Mouammar Kadhafi organisent leurs manifestations...
Des opposants au régime de Mouammar Kadhafi ont lancé sur Twitter et Facebook un appel à manifester ce jeudi en Libye pour une journée de la colère avec l'espoir d'imiter les révolutions en Tunisie et en Egypte, deux pays voisins. Des organisations de défense des droits de l'homme ont cependant mis en garde contre le risque d'une féroce répression de la part des forces de sécurité dans un pays peu habitué à l'expression du mécontentement populaire.
D'après des témoins et des médias libyens, plusieurs centaines de personnes ont déjà affronté la police et des partisans de Mouammar Kadhafi dans la nuit de mardi à mercredi à Benghazi, deuxième ville du pays située à un millier de kilomètres à l'est de Tripoli. Ces émeutes ont été déclenchées par l'arrestation d'un militant des droits de l'homme.
La manne pétrolière en appui
Mercredi soir, il était impossible de joindre le moindre témoin à Benghazi en raison de la rupture apparente des liaisons téléphoniques.
Au pouvoir depuis 1969, un record désormais en Afrique, Mouammar Kadhafi contrôle la Libye d'une main de fer. Le souffle des révolutions en Tunisie et en Egypte semble toutefois se faire ressentir sur son régime.
Même si certains Libyens se plaignent du chômage, des inégalités et du manque de libertés, la Libye est un pays exportateur de pétrole et de nombreux observateurs écartent pour l'instant l'hypothèse d'un scénario à la tunisienne ou à l'égyptienne. Le pouvoir semble en effet pouvoir puiser dans la manne énergétique pour satisfaire d'éventuelles revendications sociales.
Des manifestations pro-Kadhafi
Pour contrer l'initiative des opposants, plusieurs centaines de partisans du pouvoir de Mouammar Kadhafi se sont rassemblés ce jeudi à Tripoli sur la place Verte, près de l'ancienne médina, la vieille ville. Ils scandaient des slogans «Nous défendons Kadhafi et la révolution !», «La révolution continue !».
Rue Omar al Mokhtar, principale artère de la capitale, la circulation était normale. Banques et commerces étaient ouverts et on ne remarquait pas une présence accrue de forces de sécurité.
Selon Human Rights Watch, les autorités libyennes ont arrêté quatorze militants et écrivains d'opposition qui préparaient les manifestations.