Lituanien: l'ancien président destitué obtient la condamnation de son pays
L'ancien président lituanien Rolandas Paksas, qui avait été destitué de ses fonctions en 2004, a obtenu jeudi la condamnation de son pays devant la Cour européenne des droits de l'homme.
La juridiction du Conseil de l'Europe s'est prononcée sur l'interdiction qui lui est faite de se présenter aux élections législatives dans son pays. Selon les juges de Strasbourg, cette interdiction pour une durée illimitée, qui revêt un caractère constitutionnel, ne répond pas «de manière proportionnée aux nécessités de la défense de l'ordre démocratique». Ils ont constaté une violation du «droit à des élections libres». L'arrêt rendu par la grande chambre de la Cour européenne des droits de l'homme est définitif.
Elu président de la République le 5 janvier 2003, Rolandas Paksas, un conservateur de 54 ans, avait été destitué le 6 avril 2004 par le parlement pour violation grave de la Constitution et manquement au serment constitutionnel. Les députés l'avaient en effet reconnu coupable d'avoir accordé la nationalité lituanienne à un homme d'affaires russe en échange du financement de sa campagne électorale ainsi que d'avoir violé des secrets d'Etat et d'avoir influencé l'attribution d'une société privatisée.
Il est à ce jour le seul président d'un pays européen qui ait fait l'objet d'une procédure de destitution. Rolandas Paksas siège depuis 2009 au parlement de Strasbourg au sein du groupe eurosceptique "Europe, libertés, démocratie".