la superstition à la noce cosaque
Aujourd'hui, c'est jour de noces en Russie, pays où la superstition est encore prégnante. Moscou aurait reçu 150 requêtes de couples souhaitant célébrer leur union le 20-10-2010. Un « tout petit boom », nuance Alain Blum. Car pour le démographe, directeur du Centre d'études des mondes russes, caucasien et centre-européen, il s'agit de cérémonies décalées à cette date « par superstition ou simplement parce que c'est amusant ». Mais il reste indéniable que les Russes se marient plus que les Français. Un paradoxe dans un pays où le taux de natalité, très faible, inquiète.
Des divorces très fréquents
« Le mariage a toujours été une institution forte », assure Catherine Durandin, auteur de Que veut la Russie ?. Ainsi, « même chez les laïcs, poursuit-elle, les traditions orthodoxes restent très présentes ». Un rituel de passage conforté par une procédure de divorce répandue depuis les années 1960. Toutefois, les mœurs se transforment et la famille russe se rapproche du modèle français. Ainsi, la cohabitation se développe. En outre, les Russes rattachent davantage leur fécondité à leur parcours professionnel. Cela commence donc à retarder l'âge de conception du premier enfant, traditionnellement précoce dans la société russe.
Mais « on reste très différents », insiste Alain Blum. Un exemple : entre « l'entrée en union » et le premier enfant, il faut compter un an et demi pour un couple russe, contre quatre en France. La différence majeure reste que les Russes font très peu d'enfants. La situation s'améliore depuis 2006 mais, avec un taux de mortalité élevé, la crainte de la dépopulation est une réalité. Le recensement national qui se termine le 25 octobre devrait apporter quelques réponses.