Iouchtchenko empoisonné à la dioxine

« Il n’y a aucun doute sur le fait que la maladie de Viktor Iouchtchenko a été provoquée par un empoisonnement à la dioxine, causé par une ingestion par voie orale », a déclaré, samedi, Michael Zimpfer, médecin-chef de la clinique viennoise. Le candidat de l’opposition ukrainienne y avait été admis la veille au soir pour subir de nouveaux examens, des prélèvements sanguins et de peau. L’affirmation de Michael Zimpfer met un terme à trois mois de polémique entre l’opposition et le pouvoir sur le mal qui ronge Iouchtchenko. La première criait à la tentative d’assassinat, le second à la manipulation, le tout sur fonds de manifestations quotidiennes aux couleurs orange de l’opposition, pour dénoncer des fraudes massives au second tour de la présidentielle. Cette confirmation de la thèse de l’empoisonnement marque une nouvelle victoire pour Iouchtchenko, qui a déjà obtenu de la Cour suprême que le second tour de la présidentielle soit revoté, le 26 décembre prochain. Un scrutin qui devrait, selon toute logique, se solder par la victoire de cet homme combatif âgé de 50 ans, décidé à lutter contre la corruption, le mal qui ronge l’Ukraine . Les experts qui estimaient son score à 52 % avant que l’hypothèse d’un complot soit prouvée, pensent désormais qu’il remportera le victoire avec 60 % des voix. « Le régime vit ses derniers jours [...]. Je compare ceci à la chute de l’Union soviétique ou du mur de Berlin », a d’ailleurs lancé Iouchtchenko, hier matin, avant de quitter Vienne pour Kiev, où l’attendaient des milliers de ses partisans.