polémiqueA Washington, le président d'Israël met en garde contre l’antisémitisme

Au Congrès américain, le président israélien met en garde contre l’antisémitisme après les attaques d’une démocrate

polémiquePlusieurs élus démocrates ont boycotté le discours d’Isaac Herzog, mercredi, alors que la représentante Pramila Jayapal a été contrainte de s’excuser après avoir qualifié Israël d' « Etat raciste »
20 Minutes avec AFP

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Le président israélien Isaac Herzog a défendu avec force mercredi devant le Congrès américain la démocratie dans son pays malgré la controverse autour d’une réforme judiciaire, mettant en garde ceux qui critiquent Israël au risque de tomber dans l’antisémitisme.

« Je ne suis pas insensible aux critiques entre amis, y compris celles exprimées par des membres respectés de cette Assemblée », a-t-il affirmé dans un discours devant les deux chambres du Congrès réunies en session plénière.

« Mais les critiques à l’égard d’Israël ne doivent pas aller jusqu’à la négation du droit à l’existence de l’Etat d’Israël. Remettre en question le droit du peuple juif à l’autodétermination n’est pas de la diplomatie légitime, c’est de l’antisémitisme », a-t-il ajouté sous les applaudissements nourris des parlementaires.

« Dérive » démocratique en Israël, selon des élus démocrates

Le président Herzog, figure respectée au rôle essentiellement protocolaire, est bien moins clivant que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, mais sa visite aux Etats-Unis n’en suscite pas moins des remous au sein du parti démocrate du président Joe Biden.

Des élus démocrates ont ainsi dénoncé la en Israël ainsi que la poursuite de la colonisation des territoires palestiniens occupés. Certains ont d’ailleurs boycotté le discours du président israélien, et neuf d’entre eux ont voté mardi contre une résolution adoptée à la Chambre des représentants, à majorité républicaine, condamnant l’antisémitisme et assurant le soutien sans faille des Etats-Unis à Israël.

Cette résolution avait été soumise au vote par le chef républicain à la Chambre, Kevin McCarthy, en réponse à une élue de l’aile gauche du parti démocrate Pramila Jayapal, qui a récemment qualifié Israël d' « Etat raciste ». Sous pression, elle s’est rétractée et s’en est excusée, mais les républicains sont vent debout et exigent qu’elle soit démise de la tête du groupe parlementaire progressiste à la chambre basse.

Réforme judiciaire critiquée

La visite d'Isaac Herzog intervient alors que des milliers d’Israéliens se mobilisent presque au quotidien pour dénoncer le projet de réforme judiciaire porté par le gouvernement de Netanyahou, vu comme une menace pour la démocratie, et que Washington observe avec inquiétude.

Le président américain Joe Biden, qui a reçu la veille son homologue israélien à la Maison Blanche, a lui-même encore exhorté mercredi le gouvernement israélien à ne pas « précipiter » ses réformes et à procéder avec prudence.

Dans son allocution au Congrès, Herzog a encore parlé d’un « débat intense » dans son pays, « hommage le plus clair à la force d’âme de la démocratie israélienne ». « Bien que nous soyons confrontés à des problèmes douloureux, tout comme vous, je sais que notre démocratie est forte et résistante. La démocratie est inscrite dans l’ADN d’Israël », a-t-il dit.

Soutien « indéfectible » de Washington

Sa visite, alors qu’Israël fête son 75e anniversaire, a été l’occasion pour le tout Washington de mettre en avant son soutien « indéfectible » à l’allié israélien, ce dont M. Herzog s’est félicité.

Il a encore évoqué son « désir profond » de parvenir à la paix avec les Palestiniens tout en jugeant « moralement honteuses » les célébrations d’attaques terroristes contre des Israéliens, et appelé la communauté internationale à faire front face à l’Iran, « le plus grand défi posé » aux deux pays.

Après son discours au Congrès, Herzog doit rencontrer les élus du groupe parlementaire Abraham Accords, mis en place l’année dernière en soutien à la normalisation des relations entre Israël et certains pays arabes, qu’il a de nouveau appelée de ses voeux dans son discours.