Hong Kong : Des artistes interpellés par la police à la veille de l’anniversaire de Tiananmen
RÉPRESSION La commémoration annuelle en mémoire des manifestants tués sur la place Tiananmen est réprimée depuis 2020
La police de Hong Kong a interpellé au moins deux artistes et deux autres personnes en pleine rue ce samedi, à la veille du 34e anniversaire du mouvement de Tiananmen. L’un d’eux se trouvait dans le district animé de Causeway Bay et chantait en boucle « N’oubliez pas le 4 juin ! Peuple de Hong Kong, n’ayez pas peur d’eux ! ».
Un policier a intimé le chanteur d'« arrêter de prononcer des paroles séditieuses ». L’artiste a ensuite été embarqué dans un fourgon de police. La performeuse Chan Mei-Tung, a également été emmenée après avoir été arrêtée et fouillée par la police alors qu’elle se promenait dans le quartier. L’artiste avait déjà été interpellée en 2022 à la veille de l’anniversaire Tiananmen.
Deux militants interpellés
La police a aussi interpellé le même jour un jeune couple qui tenait des chrysanthèmes blancs, symbole de deuil. Les deux personnes ont été emmenées par la police sans vraiment savoir si elles étaient en état d’arrestation. Selon les médias locaux, deux militants connus avaient été expulsés plus tôt du parc Victoria par la police.
Des photos les montrent la bouche recouverte de scotch rouge, tenant un morceau de papier sur lequel on peut lire : « En signe de deuil pour les morts et les victimes du 64 [4 juin], respect pour les mères de Tiananmen ». Sollicitée par l’AFP, la police de Hong Kong n’a pas commenté ces arrestations.
Une commémoration illégale ?
Pendant plus de 30 ans, des dizaines de milliers de personnes se sont réunies chaque année dans le parc Victoria pour une veillée aux chandelles. Le rassemblement avait pour but d’honorer la mémoire des plus de 1.000 manifestants pacifiques tombés sous les balles de la répression le 4 juin 1989 sur la place Tiananmen, à Pékin.
Mais depuis que la Chine a imposé en 2020 une loi sur la sécurité nationale à Hong Kong, les autorités ont mis fin à ces rassemblements. A l’approche de l’anniversaire cette année, les autorités ont refusé plusieurs fois de confirmer si la commémoration publique était illégale, se contentant de dire que « tout le monde devrait agir conformément à la loi ».