Brexit : Sunak et Von der Leyen se rencontrent lundi, avec l’espoir d’un accord sur l’Irlande du Nord
DIPLOMATIE La présidente de la Commission européenne s’entretiendra lundi avec le Premier ministre britannique Rishi Sunak pour avancer sur le dossier nord-irlandais qui empoisonne les relations entre Bruxelles et Londres depuis le Brexit.
Un accord sur une révision du protocole nord-irlandais n’a jamais semblé aussi proche : la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s’entretiendra lundi avec le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, près de Londres sur ce dossier à fortes tensions depuis le Brexit.
Les discussions sur une révision de ces dispositions post-Brexit dans la province britannique se sont intensifiées ces dernières semaines au point que dimanche matin Dominic Raab, le vice-premier ministre britannique, a déclaré qu’un accord était « sur le point » d’être conclu.
La seule frontière terrestre entre le Royaume-Uni et l’UE
Au coeur de ce protocole, négocié en même temps que le traité de Brexit et signé en 2020 : la question épineuse de la frontière entre le Royaume-Uni et l'Union européenne après le Brexit.
Il maintient de fait l'Irlande du Nord, qui dispose de la seule frontière terrestre britannique avec l'UE, dans le marché unique européen. Il impose ainsi des contrôles douaniers entre cette province britannique et le reste du Royaume-Uni à l'arrivée des biens en Irlande du Nord. Ce protocole voulait éviter une frontière terrestre entre l'Irlande et l'Irlande du Nord qui risquerait de fragiliser la paix conclue en 1998 après trois décennies sanglantes.
Mais ce texte fait face à une opposition acharnée des Brexiters durs à Londres et des unionistes à Belfast qui y voient une menace sur le statut de la province au sein du pays. Le parti unioniste nord-irlandais (DUP), qui refuse obstinément toute application de facto du droit européen dans la province, bloque le fonctionnement de l'exécutif local depuis un an.
Un apaisement depuis l'arrivée de Sunak à Downing Street
Les négociations sur le protocole ont été rouvertes en 2022, entrainant de vives tensions entre Londres et Bruxelles. L'arrivée en octobre à Downing Street de Rishi Sunak, pourtant Brexiter de la première heure, a apporté un apaisement certain. Mercredi encore, il expliquait «continuer à se battre» pour obtenir des concessions de l'UE.
Dans le journal Sunday Times, il a lancé dimanche un appel à son parti divisé, expliquant que l’accord négocié n’est pas une menace pour le Brexit, mais vise à « s’assurer que le Brexit fonctionne dans chaque région du Royaume-Uni ». « Le travail sur le Brexit reste inachevé et je veux que le travail soit fait », a-t-il dit.
Si Rishi Sunak parvient à s’entendre lundi avec Ursula von der Leyen, il devra encore affronter ses collègues. Sur ce dossier, il fait face à une forte opposition d’élus conservateurs, notamment son prédécesseur Boris Johnson, qui avait rejeté le protocole en 2022, deux ans après l’avoir signé.
Dans l’attente d’un « accord de Windsor »
La rencontre entre Rishi Sunak et Ursula von der Leyen aura lieu dans le Berkshire où se trouve la ville de Windsor, à l’ouest de Londres.
Une des résidences du roi Charles III se trouve à Windsor. Des médias britanniques ont affirmé que Rishi Sunak a envisagé la possibilité d’appeler « accord de Windsor » tout texte modifiant l’application du protocole nord-irlandais.
Une conférence de presse pourrait avoir lieu après la rencontre. Le Premier ministre irlandais, Leo Varadkar, a indiqué dimanche sur Twitter avoir été en contact dimanche avec Ursula von der Leyer. « Nous devons reconnaître le niveau d’engagement entre le gouvernement britannique, la Commission européenne et les partis d’Irlande du Nord au cours des derniers mois », a-t-il écrit.