Espagne : Les nouveaux trains sont trop larges pour passer dans les tunnels
bourde Tout le projet a donc dû être repris à zéro, ce qui pourrait engendrer un retard de livraison de deux à trois ans
Trente-et-un trains devaient venir, dès octobre 2024, renouveler la flotte qui circule depuis maintenant une quarantaine d’années dans le nord de l’Espagne. Mais les nouveaux appareils de ce réseau de près d’un millier de kilomètres vont finalement être livrés en retard, puisque la commande a mal été passée. Ils seraient en effet trop larges pour pénétrer dans certains tunnels dans les Asturies et en Cantabrie, rapporte BFM Business.
Jusqu’en 2012, ce réseau était géré par une entreprise ferroviaire locale, la Feve (Ferrocarriles de vía estrecha). Mais, depuis l’unification des opérateurs ferroviaires en Espagne, l’infrastructure a été transférée à l’Adif (l’équivalent de SNCF Réseau) et l’exploitation des trains à la Renfe (l’équivalent de la SNCF).
Un contrat à 258 millions d’euros
En 2020, c’est donc cette dernière entreprise qui s’est chargée de commander au constructeur ferroviaire espagnol CAF ces 31 nouveaux trains. Un contrat à 258 millions d’euros. Mais, dans son cahier des charges, la Renfe aurait inscrit de mauvaises mesures. Si le constructeur s’en est rendu compte avant que le projet ne passe en production, tout doit quand même être repris à zéro.
Xavier Flores, le secrétaire général aux Infrastructures au ministère des Transports, a mis en avant une ligne « très particulière », avec des tunnels « plus petits que d’habitude », relaie La Sexta. De son côté, la Renfe a assuré avoir suivi les mesures d’Adif. Les deux entreprises se renvoient la balle. Plusieurs sanctions ont toutefois été prises. L’Adif a limogé son responsable de l’inspection et de la technologie des voies et la Renfe son responsable de la gestion du matériel.
« C’est tellement honteux ! »
Autant de déclarations et de mesures qui n’ont pas suffi à calmer Miguel Ángel Revilla, le président de la Cantabrie, qui attend ces trains depuis déjà trois ans. « Si l’affaire n’était pas sortie dans les médias, ils auraient été capables de ne rien dire ! C’est tellement honteux ! » a-t-il lancé à la chaîne de télévision La Sexta.
Pour éviter tout risque d’erreur à l’avenir, un exemplaire du train actuellement en circulation a été prêté au constructeur. Selon le média spécialisé RailTech, cette bourde pourrait entraîner un retard de livraison de deux à trois ans.