Royaume-Uni : A 78 ans, elle attend pendant onze heures son ambulance
scandale Son fils Mathew alerte aujourd’hui sur l’ampleur de la crise du système de santé britannique. Deux jours après sa prise en charge tardive, sa mère, âgée de 78 ans, est morte d’une septicémie à l’hôpital
Une demi-journée d’attente, interminable. En juillet, Jackie Hulbert, 78 ans, est tombée chez elle mais a été contrainte de patienter onze heures, au sol, avant l’arrivée d’une ambulance. A ses côtés dans ce moment « indigne », son fils Mathew alerte aujourd’hui sur l’ampleur de la crise du système de santé britannique.
Jackie est morte deux jours plus tard à l’hôpital d’une septicémie, et si aucun lien direct n’est établi avec les longues heures passées à terre, Mathew n’a de cesse depuis de témoigner sur la situation du service de santé national, public et gratuit, la National Health Service (NHS).
Le 10 juillet, Mathew Hulbert, 42 ans, est réveillé à 4h30 du matin par un agent municipal. Sa mère, tombée durant la nuit, a activé l’alarme d’urgence installée à son domicile.
Des services d’urgence débordés
Un ami le conduit chez elle, d’où ils appellent une ambulance à 5h01 du matin. « Une soignante en voiture est finalement arrivée à 16h, soit 11 heures plus tard. Elle a elle-même appelé une ambulance qui est arrivée une demi-heure plus tard. Ma mère a été emmenée à l’hôpital où ils ont trouvé qu’elle avait une infection qui a dégénéré en septicémie et elle est morte deux jours plus tard », raconte Mathew, habitant de Barwell, une petite ville à 160 kilomètres au nord de Londres.
Durant cette interminable attente, il reste auprès de sa mère qui ne peut pas être déplacée car elle souffre des côtes, son fils craignant d’aggraver ses blessures.
Le gouvernement promet un plan pour l’hôpital public
Il lui donne à manger, à boire, et appelle sans cesse le 999, le numéro des urgences, pour savoir quand une ambulance pourra venir. Ne se trouvant pas en situation d’urgence vitale, sa mère n’est pas considérée comme prioritaire pour les services d’urgences, déjà débordés.
De telles histoires défraient régulièrement la chronique au Royaume-Uni, symptômes de la profonde crise qui touche le NHS, au bord de la rupture à cause de la cure d’austérité entamée en 2010 et des séquelles de la pandémie de Covid.
Infirmières et ambulanciers ont débrayé à plusieurs reprises pour protester contre ces dysfonctionnements et réclamer de meilleurs salaires. Ils le feront encore le 6 février prochain.
Présentant un plan pour soulager les urgences, le Premier ministre Rishi Sunak, qui a fait de ce dossier une priorité, a annoncé que le NHS allait acheter 800 ambulances supplémentaires et ouvrir 5.000 nouveaux lits d’hôpitaux.