Réfugiés : Une hausse alarmante du nombre de Rohingyas morts en mer, alerte l’ONU

SOS L’ONU a dénoncé mardi l’augmentation « alarmante » du nombre de réfugiés rohingyas perdus en mer après avoir fui la Birmanie ou le Bangladesh

20 Minutes avec AFP
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Quelque 740.000 Rohingyas se sont réfugiés au Bangladesh pour fuir les exactions en 2017.
Quelque 740.000 Rohingyas se sont réfugiés au Bangladesh pour fuir les exactions en 2017. — Salman Ali/Hindustan Times/Shutt/SIPA

La situation des Rohingyas est désespérée, constate le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés. « Le HCR a enregistré une augmentation alarmante du nombre de morts. Au moins 348 personnes sont mortes ou ont disparu en mer en 2022, ce qui en fait l’une des années les plus meurtrières depuis 2014 », a déclaré Shabia Mantoo, porte-parole du Haut-Commissariat aux réfugiés, lors d’un point de presse à Genève.

L’année dernière, plus de 3.500 Rohingyas ont tenté de fuir la Birmanie, où cette minorité est persécutée par la junte au pouvoir, ou de partir du Bangladesh, où des centaines de milliers d’entre eux ont trouvé refuge, a indiqué Shabia Mantoo. Selon elle, 3.040 Rohingyas qui avaient pris la mer avaient débarqué l’année dernière, principalement en Birmanie, en Malaisie, en Indonésie et au Bangladesh.

Les Rohingyas persécutés en Birmanie

Près de 45 % de ceux qui l’ont fait étaient des femmes et des enfants. « La plupart des bateaux sont partis de Birmanie et du Bangladesh, soulignant le désespoir croissant parmi les Rohingyas dans ces deux pays », a déclaré Shabia Mantoo.

Les Rohingyas, musulmans et bien qu’installés en Birmanie depuis des générations, sont toujours considérés comme des intrus dans le pays, dont ils n’ont pas la nationalité, ni les mêmes droits que les autres habitants, notamment pour voyager.

Des centaines de milliers de Rohingyas musulmans ont fui en 2017 la répression sanglante de l’armée birmane pour trouver refuge dans des camps au Bangladesh voisin. Une procédure contre la Birmanie, accusée de génocide par la Gambie, est en cours devant la plus haute instance judiciaire des Nations unies.