Israël : Sur l’esplanade des Mosquées un ministre d’extrême droite provoque la colère du Hamas
tensions « Notre gouvernement ne cédera pas aux menaces du Hamas », a déclaré le nouveau ministre israélien de la Sécurité nationale
La dernière visite d’un ministre israélien sur l’esplanade des Mosquées à Jérusalem avait commencé la deuxième intifada. Cela n’a pas empêché le nouveau ministre israélien de la Sécurité nationale, et figure de l’extrême droite, Itamar Ben Gvir, d’avoir osé le déplacement tôt mardi sur le lieu saint, au cœur des tensions à Jérusalem-Est. « Notre gouvernement ne cédera pas aux menaces du Hamas », a-t-il déclaré après que le mouvement islamiste palestinien Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, avait qualifié l’intention du ministre de se rendre sur l’esplanade de « prélude à une escalade dans la région ».
Troisième lieu saint de l’islam et site le plus sacré du judaïsme sous le nom de « Mont du Temple », l’esplanade est située dans la Vieille ville de Jérusalem, dans le secteur palestinien occupé et annexé par Israël. En vertu d’un statu quo historique, les non-musulmans peuvent s’y rendre à des heures précises mais ne peuvent pas y prier. Or, ces dernières années, un nombre croissant de juifs, souvent nationalistes, y prient subrepticement, un geste dénoncé comme une « provocation » par les Palestiniens.
Itamar Ben Gvir, qui y est allé à plusieurs reprises, alors qu’il était député, avait annoncé son intention de s’y rendre en tant que ministre. « Notre peuple palestinien continuera de défendre ses lieux saints et la mosquée Al-Aqsa », a promis mardi un porte-parole du Hamas, Hazem Qassem, qualifiant la visite de « crime ».
Un lieu très sensible
En 2000, la visite sur l’esplanade d’Ariel Sharon, alors à la tête de l’opposition de droite israélienne, avait été perçue comme une provocation par les Palestiniens. Le lendemain, des heurts sanglants avaient opposé Palestiniens et policiers israéliens, marquant le début de la seconde Intifada (soulèvement palestinien, 2000-2005). En mai 2021, des violences à Jérusalem-Est, notamment sur l’esplanade, avaient été le prélude à une guerre de 11 jours entre le Hamas et Israël.
« Le Mont du Temple est le lieu le plus important pour le peuple d’Israël, nous maintenons la liberté de mouvement pour les musulmans et les chrétiens, mais les Juifs monteront aussi sur le Mont du Temple et ceux qui menacent doivent être traités avec une poigne de fer », a ajouté Itamar Ben Gvir.
Avocat de formation vivant dans une colonie parmi les plus radicales de Cisjordanie occupée, Itamar Ben Gvir est devenu ministre en décembre 2022 dans le gouvernement mené par le Premier ministre Benjamin Netanyahou, le plus à droite de l’histoire du pays. Il défend l’annexion par Israël de la Cisjordanie, où vivent 2,9 millions de Palestiniens et 475.000 Israéliens, dans des colonies jugées illégales par le droit international. Il prône également le transfert d’une partie de la population arabe d’Israël, jugée déloyale, vers les pays voisins, et se rend souvent là où les tensions sont les plus fortes, mettant, selon ses détracteurs, le feu aux poudres.