Israël : Benjamin Netanyahou renoue avec le pouvoir, avec un gouvernement très à droite
Come-back politique Le Premier ministre s’est allié avec les formations d’extrême-droite « Sionisme religieux » et « Force juive », favorables à l’annexion d’une partie de la Cisjordanie, et le parti « Noam » ouvertement anti-LGBT
Jeudi, Benjamin Netanyahou a renoué avec le pouvoir : l’homme a réussi son pari de former le gouvernement le plus à droite de l’histoire d’Israël, qui suscite déjà de vives inquiétudes.
Vainqueur des législatives du 1er novembre, Benjamin Netanyahou, déjà Premier ministre entre 1996 et 1999, puis entre 2009 et 2021, avait présenté dans la matinée son équipe ministérielle aux députés, avant la tenue cette après-midi d’un vote de confiance remporté par une faible majorité de 63 élus sur les 120 du Parlement et de sa prestation de serment.
« Assurer la supériorité militaire d’Israël dans la région »
La mission du gouvernement sera de « contrecarrer les efforts de l’Iran pour se doter d’un arsenal nucléaire », « d’assurer la supériorité militaire d’Israël dans la région », tout en « élargissant le cercle de la paix » avec les pays arabes, a déclaré Benjamin Netanyahou, qui doit réunir dès jeudi soir à Jérusalem son premier cabinet ministériel.
Inculpé pour corruption dans plusieurs affaires, le chef du Likoud avait été chassé du pouvoir en juin 2021 par une coalition hétéroclite avant de promettre un retour aux affaires en s’alliant avec des partis ultra-orthodoxes et d’extrême droite.
Sa coalition comprend notamment les formations « Sionisme religieux » de Bezalel Smotrich et « Force juive » d’Itamar Ben Gvir, connus pour leurs propos anti-palestiniens et leurs positions favorables à l’annexion d’une partie de la Cisjordanie, et « Noam » d’Avi Maoz, ouvertement anti-LGBT.
En dépit de la présence de ce parti dans le gouvernement, les députés ont élu Amir Ohana comme président du Parlement, une première pour un député ouvertement homosexuel dans ce pays.
Des centaines de personnes, dont plusieurs arborant le drapeau arc-en-ciel ou faisant état de sympathies à l’égard des Palestiniens, manifestaient jeudi devant le Parlement contre le nouveau gouvernement. « Il s’agit du gouvernement le plus sombre, le plus raciste, le plus mauvais que nous n’avions jamais pu imaginer », a déclaré Niv, un manifestant sur place.