Covid-19 en Chine : Premiers morts depuis l’assouplissement de certaines restrictions et la fin du « zéro Covid »

Flambée Hôpitaux et crématoriums à Pékin sont débordés par une vague de cas sans précédent

20 Minutes avec AFP
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Un patient est amené à la clinique de la fièvre dans un hôpital de Pékin, lundi 19 décembre 2022.
Un patient est amené à la clinique de la fièvre dans un hôpital de Pékin, lundi 19 décembre 2022. — Andy Wong/AP/SIPA

Comme un air de 2020, mais en Chine. Le pays est submergé par une accélération phénoménale de l’épidémie de Covid-19 et a enregistré lundi ses premiers morts depuis l’assouplissement des strictes mesures de sa politique « zéro Covid ». Le géant asiatique a brusquement fait volte-face début décembre et levé la plupart des restrictions sanitaires en vigueur durant près de trois ans, depuis l’apparition des premiers cas de coronavirus dans la ville de Wuhan (centre) fin 2019.

L’ampleur des contaminations est « impossible » à déterminer, de l’aveu même des autorités, les tests de dépistage n’étant désormais plus obligatoires. Des experts craignent que le pays soit mal préparé à la vague d’infections, alors que des millions de personnes âgées et vulnérables ne sont toujours pas vaccinées. Lundi, les autorités ont rapporté la mort de deux patients dans la capitale, les seuls à ce jour depuis la levée des restrictions le 7 décembre, à en croire les chiffres officiels. La ville et ses 22 millions d’habitants sont depuis particulièrement touchés par une vague de contaminations inédite depuis les débuts de la pandémie, et qui s’est propagée à une vitesse fulgurante ces derniers jours.

Des témoignages font état d’une recrudescence de décès dans les hôpitaux et de crématoriums débordés, tandis que les médicaments antigrippaux manquent dans les pharmacies. « Les chiffres (officiels) ne disent pas tout », relève Leong Hoe Nam, un expert en maladies infectieuses basé à Singapour, qui dit s’attendre à un bilan beaucoup plus élevé. Et d’argumenter : certains hôpitaux sont trop pleins pour accueillir de nouveaux patients tandis que l’importance du Covid-19 a peut-être été minimisée par les personnels soignants. Résultat, si quelqu’un meurt « d’une crise cardiaque consécutive au stress d’une infection » au Covid-19, « la crise cardiaque sera alors la cause principale (retenue) du décès, quand bien même le Covid-19 en est la cause sous-jacente », fait remarquer Leong Hoe Nam à l’AFP.

La première des trois vagues qui attendent la Chine

L’un des principaux épidémiologistes du pays, Wu Zunyou, a averti que la Chine était confrontée à « la première des trois vagues » de Covid-19 attendues cet hiver. La vague actuelle devrait durer jusqu’à la mi-janvier et toucher principalement les villes, avant que les déplacements liés aux congés du Nouvel an lunaire (22 janvier) n’en déclenchent une deuxième en février.

Le troisième pic se produira entre fin février et mi-mars lorsque les personnes contaminées pendant les vacances retourneront sur leur lieu de travail, a estimé M. Wu, selon des propos rapportés par le quotidien économique Caijing.