Covid-19 : La Chine confine la zone autour de la plus grande usine d’iPhone au monde

SMARTCONFINE Le site, qui se trouve à quelque 600 km au sud-ouest de Pékin, « continue de fonctionner en circuit fermé »

20 Minutes avec AFP
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Cette photo d'archive prise le 27 mai 2010 montre des ouvriers chinois dans l'usine Foxconn à Shenzhen, dans la province du Guangdong, dans le sud de la Chine.
Cette photo d'archive prise le 27 mai 2010 montre des ouvriers chinois dans l'usine Foxconn à Shenzhen, dans la province du Guangdong, dans le sud de la Chine. — AFP

Pékin persiste dans sa politique zéro Covid. Les autorités chinoises ont décrété ce mercredi le confinement de la zone autour de l’usine fabriquant la majorité des iPhone dans le monde, après la fuite d’employés inquiets par la découverte d’un foyer de coronavirus.

La mesure survient alors que la Chine, dernière grande économie à appliquer une stricte politique zéro Covid, est confrontée à une hausse de cas en divers endroits de son territoire, à l’approche de l’hiver. La zone économique autour de l’aéroport de Zhengzhou (centre), où se trouve l’usine gérée par le groupe taïwanais Foxconn, devra observer un confinement de sept jours, selon un communiqué officiel. L’usine, qui emploie plus de 200.000 personnes, est affectée depuis mi-octobre par des cas positifs au Covid-19.

Délocalisation en Inde

Le site se trouve à quelque 600 km au sud-ouest de Pékin. Il « continue de fonctionner en circuit fermé », a indiqué mercredi Foxconn. Selon des analystes cités dans la presse, le complexe industriel, qui compte trois usines et emploie environ 350.000 personnes, assure l’assemblage d’environ 80 % des iPhone 14, le dernier modèle du géant américain Apple.

Pour moins dépendre de la Chine, ce dernier avait d’ailleurs annoncé en septembre qu’il sous-traiterait une partie de sa production en Inde, où environ 3 % des iPhone ont déjà été fabriqués en 2021. Des images sur les réseaux sociaux ont montré ce week-end de nombreux employés, qui généralement vivent sur le site à l’année, s’enfuir de l’usine de Zhengzhou, certains en sautant par-dessus un grillage, et rentrer à pied chez eux, avec leurs valises, sur de longues distances.

Manque de protection face au virus

Des vidéos de salariés se plaignant de leurs conditions de travail et d’un manque de protection face au virus ont également été partagées. L’ONG China Labor Watch, citant des témoignages d’employés, a déploré que des salariés malades aient dû, selon elle, continuer à travailler avec les autres, et qu’un grand nombre de cas positifs et cas contacts aient été isolés dans un immeuble voisin en construction.

A compter de ce mercredi, les plus de 600.000 habitants de la zone économique « ne doivent pas quitter leur domicile » sauf raison impérative, ont indiqué les autorités locales. Seules les « entreprises essentielles » pourront continuer à fonctionner, les autres devant instaurer le télétravail. Les autorités ont averti qu’elles seraient « intransigeantes envers tout type de violation » du confinement.

Prime pour les salariés en présentiel

La Chine est la dernière grande économie à appliquer une politique zéro Covid, qui se traduit par des confinements à répétition, des tests PCR quasi obligatoires plusieurs fois par semaine et le placement en quarantaine des personnes issues de zones à risques. Pour retenir ses salariés, Foxconn avait annoncé mardi multiplier par quatre le bonus quotidien de présence au travail, soit 400 yuans (environ 55 euros).

Le personnel recevra un bonus supplémentaire en cas de présence à l’usine pour au moins 15 jours en novembre. Ce bonus pourra atteindre 15.000 yuans (2.075 euros) en cas de présence le mois entier, avait précisé l’entreprise taïwanaise. Foxconn a admis faire face à une « longue bataille » contre le Covid. Mais la firme n’a pas précisé le nombre d’employés testés positifs ou confinés sur son site de Zhengzhou. Un responsable de l’usine a affirmé à l’hebdomadaire China Newsweek qu’aucun cas grave n’avait été enregistré et que la situation était pour le moment « contrôlable ».