Manifestations en Iran : Ouverture du procès d’accusés menacés d’exécution

Protestation Cinq personnes pourraient écoper de la peine capitale

20 Minutes avec AFP
Une manifestation de soutien aux Iraniens, qui protestent depuis la mort de Mahsa Amini en septembre dernier.
Une manifestation de soutien aux Iraniens, qui protestent depuis la mort de Mahsa Amini en septembre dernier. — SOPA Images/SIPA

Le procès de cinq personnes, accusées de crimes passibles de la peine capitale, liés aux manifestations qui secouent l’Iran depuis six semaines, s’est ouvert samedi à Téhéran, a annoncé l’agence de l’Autorité judiciaire.

« La première audience d’un certain nombre d’accusés des récentes émeutes s’est ouverte dans la matinée au sein du tribunal révolutionnaire de Téhéran présidé par le juge Abolghassem Salavati », a indiqué samedi l’agence, Mizan Online.

Des dizaines de personnes tuées

L’Iran est le théâtre de manifestations - qualifiées d’émeutes par les autorités - depuis la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans décédée trois jours après son arrestation à Téhéran par la police des mœurs. Cette dernière lui reprochait d’avoir enfreint le code vestimentaire strict du pays, imposant notamment le port du voile en public.

Des dizaines de personnes, principalement des manifestants mais aussi des membres des forces de sécurité, ont été tuées lors des manifestations. Des centaines d’autres, dont des femmes, ont été arrêtées.

« Corruption sur terre » et « ennemi de Dieu »

Mercredi, la justice avait annoncé avoir inculpé dans nombreuses provinces du pays, plus de mille individus liés aux manifestations. Selon Mizan Online, Mohammad Ghobadlou est poursuivi pour « corruption sur terre », une accusation passible de la peine de mort, pour avoir « attaqué des policiers avec une voiture, ce qui a entraîné la mort d’un officier et des blessures pour cinq autres ».

La justice a inculpé Saïd Shirazi du même chef, pour « avoir incité le peuple à commettre des crimes contre la sécurité », selon Mizan Online. Saman Seyedi, Mohammad Boroghani et Mohsen Rezazadeh ont été accusés de moharebeh (« ennemi de Dieu » en persan), infraction condamnable aussi par la peine capitale, a ajouté la même source.