Nouvelle-Zélande : L'exclusion d’un perroquet d’un concours de beauté suscite la controverse

en colere Le kakapo, qui ressemble à une boule de bowling, a déjà remporté les éditions 2008 et 2020

20 Minutes avec agences
Le kakapo a été exclu du concours de l'Oiseau de l'année en Nouvelle-Zélande
Le kakapo a été exclu du concours de l'Oiseau de l'année en Nouvelle-Zélande — AFP PHOTO / NEW ZEALAND'S DEPARTMENT OF CONSERVATION / JAKE OSBORNE

En Nouvelle-Zélande, le vote pour le concours de l’Oiseau de l’année a commencé ce lundi avec la colère d’ornithologues amateurs. La raison : les organisateurs ont décidé d’exclure de la compétition le kakapo, un perroquet nocturne en danger critique d’extinction ; comme le rapporte le magazine GEO.

Le kakapo, connu comme le perroquet hibou et ressemblant à une boule de bowling au plumage verdoyant, avait déjà remporté les éditions 2008 et 2020. Finaliste en 2021 et incapable de voler avec ses plumes trop courtes, l’oiseau était encore le favori du concours cette année, dont le verdict sera livré le 31 octobre.

Sensibiliser à la situation d’autres oiseaux

Face à un tel pedigree, les organisateurs ont pourtant préféré donner cette année une chance aux oiseaux moins populaires. « La décision de laisser le kakapo hors de la liste des candidats de cette année n’a pas été prise à la légère » a déclaré Ellen Rykers, porte-parole de Forest and Bird qui organise l’événement. « Nous savons à quel point les gens aiment le kakapo » mais le concours « a pour but de sensibiliser le public à tous les oiseaux indigènes de Nouvelle-Zélande, dont beaucoup sont en grande difficulté », a-t-elle expliqué.

« Nous voulons que la compétition reste fraîche et intéressante, et que nous partagions un peu la vedette », a encore souligné la porte-parole de l’association, pour laquelle la compétition ne serait pas ce qu’elle est « sans quelques plumes ébouriffées ».

Déjà des controverses

Ce n’est pas la première fois que le concours de l’Oiseau de l’année crée la controverse. Des irrégularités ont entaché de précédentes éditions, qu’il s’agisse d’un nombre suspect de votes russes ou de tentatives manifestes des voisins australiens de truquer la compétition. Cette année, des pages Facebook défendent le takahé, décrit par les fans comme une « poule des marais trapue », et le kea, aux plumes verdoyantes, deux espèces en « grande difficulté », selon Forest and Bird.


Mais alors que le vote est en cours, les supporters en ligne du kakapo insistent : l’exclusion du perroquet charismatique ne passera pas. Pourtant, une experte des kakapos et représentante du ministère néozélandais de la Conservation estime important de permettre à d’autres espèces de concourir pour le titre convoité. Car « tout ce qui peut inciter le public à s’engager dans la conservation est une bonne chose », déclare la spécialiste Louise Porter, qui souligne que « la Nouvelle-Zélande a beaucoup d’oiseaux fantastiques, mais, malheureusement, la plupart d’entre eux sont en voie de disparition ».

C’est le cas des kakapos, même si l’espèce vient de connaître sa meilleure saison de reproduction en cinquante ans, passant de 197 individus à 252. Le kakapo est unique à la Nouvelle-Zélande et peut peser jusqu’à quatre kilos.