Ouragan Ian : En Floride, Joe Biden et Ron DeSantis oublient leurs différences pour quelques heures

trêve Le président américain et le républicain qui monte se sont rendus sur les lieux sinistrés par Ian, avec un bilan qui approche désormais des 100 morts

20 Minutes avec AFP
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Joe et Jill Biden sont se sont rendus à Fort Myers, en Floride, durement touchée par l'ouragan Ian, et ont été accueillis par le gouverneur républicain Ron DeSantis et son épouse Casey.
Joe et Jill Biden sont se sont rendus à Fort Myers, en Floride, durement touchée par l'ouragan Ian, et ont été accueillis par le gouverneur républicain Ron DeSantis et son épouse Casey. — Evan Vucci/AP/SIPA

Ils croisent souvent le fer par écrans interposés et pourraient, selon ce que décide Donald Trump, se retrouver sur la route de la Maison Blanche en 2024. Mais une semaine après le passage dévastateur de l’ouragan Ian, Joe Biden et le gouverneur de Floride Ron DeSantis ont affiché leur unité, mercredi.

« Il s’agit aujourd’hui de l’Amérique qui s’unit » derrière la Floride, ravagée par l’ouragan Ian, a dit mercredi Joe Biden, en visite sur les terres du gouverneur républicain Ron DeSantis, l’un de ses plus virulents opposants politiques.

« Vous avez ma promesse, et la promesse de l’Amérique, que nous ne vous laisserons pas tomber. Nous vous accompagnerons tout au long de ce processus et cela va prendra un sacré bout de temps », a assuré le démocrate de 79 ans aux habitants de Floride, alors que le gouverneur se tenait campé derrière lui, la mine fermée.

« Nous sommes reconnaissants du travail accompli ensemble à divers niveaux de l’administration », lui avait dit Ron DeSantis, 44 ans. Figure de la droite dure, il est souvent annoncé comme candidat à la présidentielle de 2024, et donc potentiel rival de Joe Biden, lequel a officiellement l’intention de se représenter.

Catégorie 4

La Maison Blanche, qui avait décrété l’état d’urgence avant que l’ouragan de catégorie 4 Ian ne frappe il y a une semaine, a entre autres promis de financer intégralement pendant deux mois l’enlèvement de débris et les travaux urgents de consolidation.

Ron DeSantis et son épouse Casey DeSantis ont accueilli Joe et Jill Biden avec de rapides poignées de main lors de leur arrivée au port de pêche de Fort Myers, l’une des localités les plus touchées. Le couple présidentiel avait déjà survolé en hélicoptère des zones sinistrées. Il a déambulé avec ses hôtes, chacun gardant quelque peu ses distances, dans ce quartier très éprouvé.

Joe Biden, fidèle à sa nature empathique, a distribué les poignées de main et serré à l’occasion ses interlocuteurs et interlocutrices dans ses bras. La Floride compte toujours ses morts et évalue les dégâts, considérables, provoqués par l’une des plus violentes tempêtes de l’histoire américaine récente.

93 morts

Le bilan officiel était mercredi de 93 morts (89 en Floride et 4 en Caroline du Nord) mais les médias américains dénombrent plus d’une centaine de décès. Des centaines de milliers d’habitants de la Floride étaient toujours privés d’électricité mardi et les autorités ont affirmé qu’il faudrait des mois et 50 milliards de dollars, voire plus, pour reconstruire.

S’entretenant avec les journalistes sur place, le président démocrate a déclaré : « Nous avons des approches politiques très différentes mais nous avons travaillé main dans la main. »

Migrants et « culture war »

Le gouverneur de Floride fait régulièrement parler de lui par ses déclarations et décisions controversées. Il a déplacé récemment en avion des migrants vers Washington et vers un lieu de villégiature prisé de l’élite démocrate, Martha’s Vineyard. La Maison Blanche avait critiqué une « manoeuvre politicienne (…) cruelle ».

Ron DeSantis a aussi fait voter une loi qui interdit les enseignements sur l’identité de genre et l’orientation sexuelle dans les écoles primaires publiques, un texte qui pourrait porter préjudice aux jeunes de la communauté LGBT+, selon ses détracteurs.

Aux côtés également de Joe Biden lors de sa visite en Floride, l’un des sénateurs républicains qu’il étrille le plus volontiers, Rick Scott, considéré par le président comme un autre représentant de la droite « extrême ».

L’Etat du Sud, longtemps considéré comme un « swing state » oscillant entre démocrates et républicains, semble désormais pencher plus nettement à droite. La Floride a voté Donald Trump lors des élections de 2016 puis de 2020, et les sondages promettent à Ron DeSantis une facile réélection à son poste de gouverneur en novembre.